l'Opposition burkinabè a dénoncé "une remise en cause des acquis démocratiques" après la présentation d'un projet de loi de réforme du code électoral, accusant notamment le gouvernement de vouloir "supprimer" la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). "Ce projet de loi concocté (...) par le gouvernement, dans le secret de ses laboratoires, sans y associer personne" pose de "gros problèmes" dont "la remise en cause de certains acquis démocratiques chèrement arrachés par notre peuple", a dénoncé lors d'un point de presse le chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré. Les partis politiques ont reçu le projet de loi - qui devrait être soumis au vote de l'Assemblée nationale fin juin - la semaine dernière afin qu'ils puissent y apporter leurs observations. Le texte parle d'une "autorité administrative indépendante chargée de l'organisation et de la supervision des opérations électorales et référendaires", sans donner son nom, mais précise que "jusqu’à la mise en place effective de l’autorité administrative indépendante en charge des élections, la Commission électorale nationale indépendante et ses démembrements demeurent compétents pour l’organisation et la supervision des opérations électorales". Pour Zéphirin Diabré, président de l'Union pour le progrès et le changement (UPC), "on sent nettement une volonté de supprimer la Ceni dans son format actuel et de transférer ses prérogatives à l’administration, à travers le ministère de l’administration territoriale". La Ceni, chargée de l'organisation des scrutins, "est un acquis de haute lutte, un consolidant démocratique qui ne peut être brisé à la guise du pouvoir", a jugé M. Diabré. "La Ceni doit être maintenue parce qu’elle est le fruit d’un consensus national obtenu avec toute la classe politique", a soutenu de son côté le président de l’Alliance pour la démocratie et la fédération - Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), Gilbert Noël Ouédraogo. "Le gouvernement n’a aucunement l’intention de supprimer la Ceni" a rétorqué le ministre de l’administration territoriale Siméon Sawadogo, selon qui "la réaction de l’opposition est surprenante dans la mesure où nous avons fait preuve de la plus grande ouverture avec elle". L'opposition critique aussi l'organisation future du vote des très nombreux Burkinabè de l'étranger. Elle dénonce en outre l'autorisation de l’utilisation de l’acte de naissance et des jugements supplétifs pour l’établissement et la révision des listes électorales, estimant que ces documents facilement falsifiables sont "une source potentielle de fraude", a relevé M. Diabré. L'opposition "exige du gouvernement qu’il retire purement et simplement son projet de loi", selon M. Diabré. En décembre, un questionnaire portant sur des aspects précis du Code électoral en relecture avait été soumis à l’opposition mais ses observations "n’ont visiblement pas été prises en compte", a regretté M. Diabré.
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Burkina : L’opposition dénonce le projet de réforme du code électoral
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