La police quadrillait samedi matin certaines rues de la ville de Douala (sud), capitale économique du Cameroun, pour y empêcher la tenue d'une manifestation interdite de soutien aux populations des régions anglophones, a constaté un journaliste de l'AFP.
Policiers et gendarmes armés, ainsi que des camions anti-émeutes, étaient déployés dans plusieurs rues de l’arrondissement de « Douala premier », où la manifestation était prévue.
La circulation sur plusieurs axes du secteur y a été bloquée par les forces de l’ordre, qui ont pris position notamment au lieu dit « Texaco Omnisports », un carrefour menant au grand stade de la ville où l’opposition prévoit d’organiser un meeting avant la marche.
La manifestation est organisée à l’appel du Social Democratic Front (SDF), principal parti d’opposition anglophone du pays, qui entendait exprimer sa « solidarité » aux populations anglophones des régions du Sud-ouest et du Nord-ouest, qui connaissent depuis fin 2016 une grave crise politique avec une forte poussée sécessionniste.
Au moins 14 personnes y ont été tuées le 1er octobre dans la répression par les forces de sécurité de manifestations pro-sécession.
D’abord autorisée, la marche de ce samedi à Douala a finalement été interdite jeudi par les autorités locales car « de nature à troubler gravement l’ordre public ».
« A partir du moment où j’ai des infos, qui sont avérées, que des activistes sont venus de partout, y compris des sécessionnistes (anglophones), pour infiltrer cette manifestation et causer du grabuge dans la ville, je ne pouvais pas continuer à accepter que cette situation perdure », a expliqué à l’AFP Jean-Marie Tchakui, sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er.
« Notre manifestation est prévue à 13 heures locales (12H00 GMT). Elle est maintenue », a assuré de son côté à l’AFP Jean-Michel Nintcheu, principal organisateur de l’évènement et responsable régional à Douala du SDF (un parti qui prône le fédéralisme).
« Quand on empêche les évolutions pacifiques, forcément il y a des révolutions violentes. Ils veulent nous pousser à la révolte », a accusé M. Nintcheu, fustigeant « une dictature totalitaire avec une administration aux ordres ».
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