Emergence de l’Afrique : Condé et Ouattara s’envoient des piques

Les Présidents Alpha Condé de la Guinée et Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire se sont envoyés de petites piques hier à la faveur de la cérémonie d’ouverture officielle de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique (CIEA).

Hier s’est ouvert à Abidjan à l’hôtel ivoire Sofitel la CIEA. L’occasion fut bonne pour le Président guinéen de dénoncer la poursuite des relations entre la France et l’Afrique sous l’actuelle forme. Se montrant très offensif à ce sujet, il a exigé la rupture du « cordon ombilical » d’avec l’ancienne puissance coloniale qui est la France afin que nous « soyons africains ».

Le président de la Guinée n’a surtout pas fait usage de la langue de bois pour critiquer vertement le fonctionnement de l’UA, une instance sous la domination de l’Union Européenne. « L’Union Africaine est financée par l’Union Européenne. C’est quelle indépendance ça… mais c’est en train de changer », a-t-il indiqué.

Cependant, il n’y a pas que l’occident qui a essuyé les griefs de Condé. Ses voisins africains en ont aussi pris pour leur grade. « Nous pouvons monter une grande usine de cimenterie par exemple en Côte d’Ivoire avec une part de chacun de nos pays. Ça peut être par exemple 5% pour le Sénégal, 10% pour la Côte d’Ivoire, etc. La difficulté est que lorsqu’il y a un petit problème en Guinée, la Côte d’Ivoire ferme ses frontières. Si les frontières sont fermées, où allons-nous nous approvisionner. Nous devrons faire en sorte que les problèmes politiques n’impactent pas les questions économiques… », a-t-il lancé.

Petite  passe d’armes

Ce discours à la fois souverainistes et panafricanistes n’a pas été visiblement du goût du Président ivoirien Alassane Ouattara. D’autant plus que c’était en directe de la télévision nationale la RTI. « Merci à tous les trois d’honorer de votre présence à cette rencontre. Mais j’ai oublié de dire à Alpha que nous étions en direct. »

 Après la grosse rigolade qui suivra le propos de son homologue Ivoirien, le chef d’Etat guinéen lui répondra : « Alassane moi j’assume ce que je dis ».

Et à l’hôte ivoirien de clore : « Mon conseiller politique reste égale à lui-même ».