À la suite de la rencontre avec des membres du gouvernement le 3 mars 2017, les évêques du Bénin, à travers un communiqué, invitent les chrétiens au calme en ce qui concerne les manifestations religieuses sur l’espace public et les rassurent du souci de l’État de protéger les religions.
« Depuis quelque temps, la mise en application de la décision du gouvernement portant libération de l’espace public a créé beaucoup de confusions et d’incompréhensions dans l’opinion publique surtout au sujet des manifestations religieuses dans l’espace public », annonce le communiqué des évêques du Bénin.
En effet, par une décision gouvernementale, le préfet de Cotonou a commencé les travaux de libération des espaces publics anarchiquement occupés par les populations. « Est-ce un arrêté ou un décret ? Je n’en sais rien. Je n’ai vu aucun texte qui a décidé de la libération de l’espace public. Et voilà que dans cette exécution, les musulmans sont affrontés et nous aussi, dans la foulée, nous avons été interpellés à travers la déclaration du 29 janvier 2017 de Me Joseph Djogbénou, ministre de la justice et Garde des Sceaux. »
Il déclare : « la laïcité de l’État s’entend comme une sorte de neutralité. L’État n’a pas de foi. L’État n’a pas de religion. L’État protège chaque citoyen à travers sa foi et sa religion. (…) Le gouvernement considère que nos rues, nos espaces publics ne peuvent plus être exposés à l’expression de la foi et de la religion, quelles que soient les confessions, musulmanes, chrétiennes, religions endogènes. » Mais il nuance : « Ce n’est pas non plus dit qu’il n’y aura pas d’espace pour exprimer sa foi. Il y a des espaces comme les stades. Ce n’est pas une interdiction de l’expression religieuse. »
« La religion n’était pas visée par la libération de l’espace public »
Ceci justifie la rencontre du 3 mars tenue avec une délégation de la conférence épiscopale du Bénin, sur initiative du ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et des cultes, Sacca Lafia, en présence de Me Djogbénou. Après cette rencontre, le P. Julien Pénoukou, aumônier des cadres et personnalités politiques, qui avait déjà déploré le manque de dialogue, explique : « La religion n’était pas visée par la libération de l’espace public selon les mots de Me Djogbénou ». Et il reconnaît que la déclaration du ministre de la justice a provoqué « l’émoi chez les confessions religieuses, en particulier dans le rang des catholiques »...Lire la suite ici
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