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Afrique

Togo : le frère Denis Akue, unique membre d’un institut religieux autochtone

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Dans le quartier de Bé-Adidomé à Lomé, le frère Denis Akue est l’unique membre des « Petits frères de l’Évangile de Lomé », un institut religieux togolais de droit local.

Lomé, 10 octobre, vers 8 heures. Un homme en tunique blanche est à genoux à l’intérieur de l’église Notre-Dame de Lourdes à Bè-Adidomé. « Après la messe, chaque matin, je médite la Parole de Dieu pour mieux la vivre et la communiquer », confie le frère Denis Akue. Les habitants du quartier sont habitués à cette scène : le frère Denis fait partie du paysage quotidien. À 79 ans, ce religieux est l’unique rescapé d’un institut religieux autochtone en difficulté, « les Petits Frères de l’Évangile de Lomé ». L’institut religieux n’existe aujourd’hui que grâce à lui.

Religieux musicien-compositeur

Le frère Akue est un témoin fidèle des grands événements de l’Église locale. Svelte, cet homme grand au teint noir toujours habillé en blanc, ceinture à la taille, a une démarche encore bien vigoureuse pour ses 79 ans d’âge dont plus de 50 ans de vie religieuse austère. Ce Petit Frère de l’Évangile a « mis en musique » tous les textes liturgiques et quelques textes bibliques en langues locales (ewe et mina) et en français.

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Sur la table de ce religieux au parcours spécial, quelques exemplaires de la version en ewe du calendrier liturgique 2017 traduit et publié par ses soins. « J’ai réellement commencé l’expérience de la vie religieuse avec le père Francesco Grotto, missionnaire combonien du Cœur de Jésus qui était en mission à Afanya [au sud du pays] », confie ce musicien-compositeur passionné du chant liturgique en langues togolaises. Tout a commencé par une visite du missionnaire italien à l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu où le jeune homme était hospitalisé. Le père Grotto formait un groupe de jeunes désireux de devenir religieux. « Je n’ai pas hésité et les ai rejoints après ma convalescence, raconte le frère Denis. J’ai alors reçu une formation de trois ans, puis nous avons fait nos premiers vœux le 6 août 1969 comme Disciples de Jésus d’Afanya ».

Conflit

Quelque temps plus tard, survint un conflit avec le père Grotto au sujet du chant religieux. « J’enseignais la catéchèse et les chants religieux en langue locale, mais lui, insistait pour que j’enseigne les chants en latin, une langue que je n’ai pas étudiée ». Pour résoudre ce conflit, Denis est détaché par Mgr Robert Dosseh, premier togolais archevêque de Lomé, à Epkui à 4 kilomètres de Togoville. Plus tard, il rejoindra Lomé où un Frère de l’Instruction chrétienne de Ploërmel avait été mandaté pour former les Petits Frères de l’Évangile. Denis choisit de rejoindre cette communauté en fondation. « J’ai fait une deuxième fois le postulat, le noviciat puis mon premier vœu en 1977, et mon vœu perpétuel, en 1989 », explique-t-il. Les Petits Frères de l’Évangile étaient alors quatre. Plus tard, les autres quittèrent l’institut le laissant seul.

Analysant son parcours, le frère Denis souligne : « J’étais une énigme pour l’Église : un homme sans instruction, mais qui fait des choses étonnantes », reconnaît-il, décontracté. Au point où le personnage intrigue Mgr Dosseh qui lui dit lors d’une visite : « C’est d’ici que tu fais de si grands pas, de si grandes choses ? »

De nouveaux aspirants

Et pourtant, né le 8 avril 1938 à Lomé, Denis Akue a eu une enfance « très difficile » et n’avait pu finir ses études comme le souhaitaient ses parents. « J’ai appris la maçonnerie auprès de mon papa. Je n’allais pas à l’église, bien que mes parents fussent chrétiens, mariés au sein de l’Église catholique et malgré les invitations de mon papa, raconte-t-il, mais tout est allé si vite quand j’ai répondu à l’invitation des Légionnaires de Marie de la paroisse Saint-Augustin d’Amoutivé où j’ai fait ma première communion et commencé mon apostolat comme laïc ».

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Aujourd’hui, grâce à l’accompagnement de Mgr Denis Amuzu-Dzakpah, actuel archevêque de Lomé, Denis Akue rêve de voir son institut de droit local se reconstituer avec de jeunes membres. Déjà, deux aspirants sont en phase de constitution de leurs dossiers pour rejoindre les rangs des Petits Frères de l’Évangile pour une aventure avec ce religieux qui apporte son soutien à l’Église et aux populations de son quartier à travers la catéchèse, la traduction de textes liturgiques, l’assistance sociale et la composition musicale.

Avec africa.la-croix.com

 

 
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