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Economie

Croissance économique de la Côte d’Ivoire : Ce que propose un expert de la Banque mondiale

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Comment parvenir à une croissance économique plus inclusive en Côte d’Ivoire ? Jacques Morisset, économiste en chef et coordinateur des Programmes de la Banque mondiale, a suggéré une politique de redistribution; une politique de l’emploi et une politique démographique.

Il a fait ces propositions, le jeudi 19 juillet 2018, à Marcory, au cours du forum d’échanges organisé par la Capec, sur le thème «Innovation, croissance inclusive et émergence économique des pays : quelles leçons pour la Côte d’Ivoire?». Pour M. Morisset, il s’agit d’utiliser la politique budgétaire pour une meilleure équité. Il a suggéré une politique fiscale avec un système d’imposition progressif, c’est-à-dire, taxer plus les plus riches. Or le système actuel est plutôt régressif avec la prépondérance des impôts indirects. Le droit de douanes et la Tva constituent 70 % de l’ensemble des recettes. Il a également mis l’accent sur la politique de la dépense. Selon lui, il faut miser sur des dépenses dans les secteurs qui favorisent les pauvres, comme les services sociaux. « Mais attention à l’amalgame car toutes les dépenses sociales ne sont pas pour les pauvres », a-t-il fait la nuance.

L’expert a, en sus, évoqué la politique de l’emploi. « L’expérience internationale rappelle qu’augmenter le revenu du travail est le meilleur moyen pour sortir de la pauvreté de manière durable », a-t-il souligné . Or, les secteurs porteurs, faiblement intensifs en emplois, sont principalement urbains en Côte d’Ivoire.

Enfin, Jacques Morisset a parlé de la politique démographique. Il a indiqué que la forte croissance démographique est un frein a l’inclusion macroéconomique. Selon lui, plus la part de la population active est grande dans la population, plus la croissance économique par habitant est rapide. La contribution du facteur démographique à la croissance du revenu par habitant a été 2 à 3 fois plus élevée en Asie qu’en Côte d’Ivoire, au cours des 20 dernières années. Au plan microéconomique, les ménages avec le plus d’enfants sont les plus pauvres et investissent moins dans leur capital tant humain que physique. Il a proposé une politique de réduction de fertilité, y compris par une politique visant à l’équité des genres face à l’éducation et sur le marché du travail

"Le thème du forum de ce jour a été choisi parce qu’il est remarqué et cela est décrit par les partenaires au développement et les économistes avisés que la forte croissance que connaît la Côte d’Ivoire depuis la reprise économique à partir de 2012 (8% en moyenne par an), ne s’est pas suffisamment accompagnée par une réduction de la pauvreté (taux de pauvreté de 46,3% en 2015) et par ricochet par un accroissement sensible du bien-être de la majeure partie des citoyens", a justifié Pr Ahouré Alban Alphonse Emmanuel, Directeur de la Capec. Il a ajouté qu'au même moment, il y a un besoin crucial de transformation structurelle de l’économie et d’industrialisation, qui fait appel à l’innovation et au rattrapage technologique. "Ces constats laissent transparaître quelques interrogations : Comment arriver à accélérer de façon efficace l’innovation et le rattrapage technologique en Côte d’Ivoire ? Vers quels secteurs orientés le processus d’innovation et de rattrapage technologique pour une transformation structurelle plus rapide et une croissance économique forte et durable ? Quelles leçons tirées des pays émergents pour rendre la croissance économique plus inclusive en Côte d’Ivoire? », a-t-il interrogé.

Pour sa part, Nialé Kaba, ministre du Plan et du développement, a fait une mise au point relative aux chiffres sur la pauvreté en Côte d’Ivoire. «  Ce sont des chiffres auxquels il faut faire attention. Les taux évoqués, 46,8 % et ensuite on est passé à 51,2 % sont des taux purement monétaires. Je vais vous dire comment on les a calculés. On a pris le revenu moyen des Ivoiriens en 1970 et plus on l’a fait évolué d’année en année. Juste le revenu, sans aucune autre considération. Il faut faire attention aux chiffres parce qu’au-delà du revenu monétaire, on prend en compte d’autres indicateurs. On est en train de faire un travail important avec l’Uemoa pour voir comment on peut regarder à la fois le taux de pauvreté mais établir des indices ou des critères de comparabilité avec des pays voisins », a fait savoir la statisticienne de formation.

 
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