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AUJOURD'HUI L'ÉCONOMIE Podcast L'Italie sème la panique sur les marchés

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La crise politique en Italie a provoqué hier, mardi, un vent de panique sur les marchés européens qui ont tous terminé la séance en baisse. Les pays de la zone euro craignent de revivre une crise de la dette. Cette peur est-elle justifiée?

La violence des mouvements observés hier sur les marchés ravive effectivement les mauvais souvenirs des années 2011-2012, quand l'Europe a basculé dans la crise de la dette. Les taux d'emprunts italiens ont subi les revers les plus inquiétants. Le taux à deux ans qui était en territoire négatif il y a quinze jours a subitement grimpé jusqu'à +2,7%, un pic inédit depuis 2013. Le taux à dix ans a même dépassé brièvement la barre des 3%. Cette tension sur la dette italienne a plombé toutes les bourses. Milan, Paris, Londres ou Francfort. Même Wall Street a été contaminé et ce matin les marchés asiatiques ont ouvert en baisse en partie à cause de la crise italienne.

Ce sont les banques qui ont le plus souffert

Les banques italiennes parce qu'elles détiennent une bonne part de la dette de leur pays, mais on a vu aussi reflué la cote de la Française BNP, de l'Espagnole Santander ou encore de l'Allemande Commerzbank. Là encore cela rappelle le scénario noir qu'a connu la zone euro, car c'était déjà les banques qui étaient en première ligne. Pourtant la situation économique de l'Italie comme celle de toute la zone euro est bien meilleure qu'au début de la décennie. C'est ce que répètent sur tous les tons ceux qui cherchent à ramener le calme sur les marchés. Et c'est vrai. Tous les pays de la zone euro ont assaini leurs finances et ils poursuivent leurs efforts, ils ont renoué avec la croissance, et le chômage globalement régresse.

Mais la reprise ne pèse plus grand chose quand réapparaît le risque politique

Effectivement c'est l'incertitude sur le sort de l'Italie qui sème la panique. La situation politique est totalement inédite, imprévisible. La perspective d'un gouvernement technique dirigé par Carlo Cotarrelli, un partisan de l'austérité, a d'abord rassuré. Et puis elle a été apréhendée par les investisseurs comme un facteur négatif. Celui qu'on surnomme «Mr Ciseau» en Italie pourrait cristalliser le vote anti-système. Les prochaines élections qui auront lieu cet automne -on dit même qu'elles pourraient être organisées dès le mois de juillet-, sont désormais perçues comme un référendum pour ou contre l'euro. Une éventuelle sortie de l'Italie de la zone euro paraît hautement improbable mais le fait que la question soit posée est en soi une calamité pour les finances de la péninsule comme pour toute la zone euro. Car une fois encore l'existence même de de la monnaie unique est remise en question.

Et cette perspective sème la zizanie à Bruxelles

Le commissaire allemand Gunter Ottinger a déclenché le courroux des Italiens en laissant entendre que les marchés pourraient envoyer un signal aux électeurs italiens leur enjoignant de ne pas choisir les populistes. Il a retiré ses propos mais le mal était fait. Pour désamorcer le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a très vite affirmé le contraire: les marchés d'après lui ne sauraient dicter le vote des Italiens. Au moment où l'Europe s'apprête à réformer ses institutions, on voit que la crise italienne fait ressurgir les antagonismes toujours profondément ancrés dans la zone euro, et qu'elle les attisent même. Entre d'un côté les partisans de la mutualisation du risque, comme la France, et de l'autre, les croisés de l'orthodoxie budgétaire, comme l'Allemagne, plus que jamais hostiles à l'idée de renflouer les plus endettés.

 
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