La directrice de la maison d’arrêt a alerté le 30 mars qu’elle ne pouvait plus accueillir un détenu de plus. Les magistrats maximisent les alternatives à l’incarcération
La tension est retombée à la prison de Villepinte grâce à une très légère baisse de nombre de personnes incarcérées. Selon les chiffres publiés mercredi 24 mai par le ministère de la justice, la maison d’arrêt de Seine-Saint-Denis comptait 1 067 détenus au 1er mai, contre 1 115 un mois plus tôt. Avec une capacité de 583 places, la surpopulation reste effarante. Mais près de deux mois après que la directrice de l’établissement a alerté les tribunaux qu’elle ne pouvait pas accueillir un détenu de plus, des petites marges de manœuvre ont été retrouvées. Grâce notamment à des transferts par fourgons organisés par l’administration pénitentiaire vers des établissements non franciliens.
Pourtant, la situation reste d’autant plus précaire que personne ne semble en mesure de la piloter. Les causes de l’évolution de la population carcérale, à la hausse comme à la baisse, semblent être ignorées des premiers responsables de ces mouvements, à savoir les magistrats qui décident des incarcérations comme des libérations. Au tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny, le premier concerné, on s’est d’ailleurs un peu agacé du courrier de Léa Poplin, la directrice de Villepinte, enjoignant aux juges de recourir aux alternatives à la prison afin de soulager son établissement.
« On ne comprend pas ce qu’il se passe à Villepinte », explique-t-on au cabinet du procureur de la République. « On ne sait pas quel est le statut des détenus qui y sont, ni quel tribunal les y a envoyés », abonde Mélanie Leduc, juge coordinatrice du service d’application des peines de Bobigny. Près des trois quarts des 1 067 détenus de Villepinte sont des prévenus, un statut qui recouvre deux catégories très différentes : les personnes placées en détention provisoire avant leur procès à la demande d’un juge d’instruction ou du parquet, et celles déjà jugées qui ont fait appel de leur condamnation. Mais l’administration pénitentiaire n’est pas en mesure de préciser.
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