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Êpopohê kéyi ou l'hommage à Isaïe Biton Koulibaly

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Isaïe Biton Koulibaly


En Côte d’Ivoire, aucune Université ne porte son nom.

Aucune école ne porte son nom.

Aucune ville ne porte son nom.

Aucun quartier ne porte son nom.

Aucun boulevard ne porte son nom.

Aucune rue ne porte son nom. Les exemples sont légion...

Ce nom en effet dont il s'agit, c'est Isaïe Biton Koulibaly, écrivain ivoirien, auteur d'une panoplie d'ouvrages littéraires, publiés tant en France qu'en Côte d'ivoire. Et personne ne trouve à redire !

Pour un érudit de la carrure d'Isaïe Biton Koulibaly, qui s'en est allé rejoindre son parrain Hampâté Bâ, dans l'au-delà, et pour tout ce qu'il a légué culturellement à son pays la Côte d'Ivoire, ensuite, à l'Afrique, sans qu'on immortalise son nom d'une autre façon, c'est quand même aberrant et rabaissant pour la mémoire de cette âme : maître accompli de la littérature.

Et pourtant, ça devrait être une action spontanée de la part des mandants d'ici, sans sollicitation de la part de qui que ce soit, pour quoi que ce soit.

Aujourd'hui, ça fait quatre mois quelques jours que celui qu'on appelait affectueusement IBK n'est plus parmi nous (physiquement). Et, on constate qu'il n'est pas là depuis longtemps ou qu'il n'avait jamais existé. Parce qu'en vrai, rien n'est fait pour saluer la mémoire de l’homme.

Sauf certains parents, qui ont eu l'ingénieuse idée, de faire porter son nom, à leur enfant. À ceux-ci, on dit grand merci! Car, grâce à eux, son nom est répété au moins quelque part (permettant de se souvenir de lui). Cela est enchantant.

Mais, sont-ils outillés que l'État ? Ont-ils les moyens que l'État pour faire mieux : l’honorer ?

On sait que de son vivant, il a été fait Chevalier dans l'ordre du mérite culturel, puis, prix d'excellence du président de la République de Côte d’Ivoire. Mais, c'était de son vivant.

Chez nous, en Côte d'Ivoire, il faut qu'on apprenne à valoriser les icônes (de tout domaine d'activité), qui aident ce pays à se hisser fortement. Cette culture là nous manque vraiment. Car, combien de grands Hommes sont partis, et, qui sont très vite mis aux oubliettes ? Seulement leurs partisans qui font feu de tout bois afin de perpétuer leurs noms et œuvres. Les exemples sont légion aussi.

A Abidjan et à l'intérieur du pays, à part quelques monuments qui sont encore présents, rappelant certains faits historiques, aucun monument d’écrivain, d'artiste-chanteur ou d'hommes politiques ou encore d'hommes sportifs n'est visible. Même le bâtisseur de la Côte d'Ivoire, à part l'aéroport international, l'Université et le grand stade de football qui portent son nom, pour un visiteur, rien ne prouve qu'on est dans le pays de feu Félix Houphouët-Boigny. Alors que, c'est une chose qui ne devrait pas nous manquer.

Les Européens à qui on veut ressembler se réjouissent d'avoir eu tel Homme qui est mort et qui a marqué son époque de par ses preuves existentielles. Ils savent tellement les rendre plus importants quand ces derniers ne sont plus vivants.

En sus, ce qu’on constate est qu’ils ont eu le nez creux d'identifier des villes par rapport aux faits historiques de chez eux. Par exemple, en France, la ville de Lyon est connue pour être la cité de la poésie. En Belgique, la ville de Liège est connue pour être celle des artistes... Ce serait aussi intéressant de dire par exemple, que chez nous, telle ville est pour les artistes-chanteurs, celle-ci est pour les poètes, une autre pour les peintres, etc. Ça pourrait valoriser le pays. Parce que, nous avons eu chez nous (et nous en avons encore), des femmes et des femmes, tant en qualité qu'en quantité, qui ont et continuent fièrement à contribuer à l’avenir du pays. Avec le travail conjugué du ministère de la Culture des arts et du spectacle, le ministère du Tourisme et le ministère de l'Éducation nationale, ce projet est chose faisable et réalisable...

Grâce à Isaïe Biton Koulibaly que nous autres continuons de pleurer (parce qu’étant notre maître), la littérature ivoirienne connait une « santé » inouïe. Parce qu'il y a apporté une touche particulière qui l'a faite avancer et transformer la vie d'une panerée d'âmes, aimant la lecture et l'écriture. « Les lecteurs n'appréciaient plus cette littérature africaine qui ressemble plus à une construction mécanique qu'à de la littérature. Alors qu'on demandait aux auteurs de raconter, les autres démontraient. Moi, je raconte la vie de tous les jours et la vie de chacun. » Voilà ce qu'il disait et a apporté de nouveau, à la littérature ivoirienne... Les résultats sont là, l'impact positif également.

Cette icône de la culture ivoirienne ne mérite pas de partir apparemment inutile comme s'il était une épave. Parce qu’on sait tous ce qu'il valait.

Alors, pour tout ce qu'il a donné au pays, la Côte d'Ivoire gagnerait à conjuguer ses efforts pour lui rendre quelque chose de remarquable. Pour croire donc en cela, on dit en pays bhété (peuple situé au Centre-ouest de la Côte d'Ivoire), « êpopohê kéyi! ». Littéralement, cela signifie que ce qui est bon arrive.  


 

 

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