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Tribunal militaire: Ce que le suspect N°1 dans l’attaque de Grand Bassam a dit au juge…

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Tribunal militaire: Ce que le suspect N°1 dans l’attaque de Grand Bassam a dit au juge…

 

(…)

Le juge :

Quelle est votre nationalité ?

Hassane Barry alias Ange François Barry Battesti : 

Burkinabé.

Vous êtes Burkinabé ? Vous dites la vérité ?

Exactement.

Vous êtes Burkinabé ou vous avez une autre nationalité ?

Une autre nationalité, ivoirienne, de part mon père ; mais je n’ai pas pu en profiter.

Donc vous avez une nationalité ivoirienne et burkinabé ?

Justement.

Mais vous êtes généralement domicilié où ? 

A Dabou.

Quelle est votre profession actuelle ?

 J’étais élève.

J’étais élève, ce n’est pas une profession.

Actuellement, je suis chauffeur.

Chauffeur, chauffeur, chauffeur, ça peut être accepté, tout dépend de ce que vous voulez dire, chauffeur  professionnel, chauffeur au service d’une entreprise, qu’est-ce que vous voulez dire par là ?

 Je veux dire que je suis chauffeur au service de quelqu’un et je conduisais aussi des taxis.

Donc vous voulez dire qu’avant votre arrestation, vous étiez chauffeur au service de quelqu’un ?

J’étais le chauffeur de quelqu’un et je conduisais des taxis aussi.

C’est chauffeur comme profession, il faut dire et non ex-élève. M. Barry, vous connaissez bien les sergents Coulibaly (Zanga Zoumana) et Touré (Ben Brice)?

Oui, je les connais.

Est-ce que vous pouvez expliquer comment vous avez connu ces personnes ?

J’ai connu M. Coulibaly par l’intermédiaire de son frère qui, était à Dabou, lorsque je fréquentais le lycée. C’est là que nous sommes connus. Et c’est par son intermédiaire que j’ai connu Touré.

Ça, c’est ce qu’on appelle une introduction. Maintenant, on va entrer dans les détails. Vous connaissez le petit frère du sergent Coulibaly, il a été votre professeur ?

Oui, il a été un professeur dans le lycée où j’étais mais il ne m’a jamais enseigné.

Comment se fait-il que vous devenez le camarade d’un professeur qui ne vous a jamais enseigné ? Expliquez-nous cela ?

Je suis devenu le camarade d’un professeur qui ne m’a pas enseigné parce que nous étions dans le même quartier.

Et quels étaient vos rapports ?

Après les études, je gérais une cabine (téléphonique) et il faisait des transferts avec moi et c’est de là qu’il y a eu des rapports entre nous. Et de temps en temps, je faisais ses courses.

Vous êtes bien moins âgé que lui ?

Oui.

 

Vous pouvez expliquer au tribunal, dans quelles circonstances il vous présente à son grand frère, le sergent Coulibaly ?

J’étais allé à la frontière de l’Algérie. J’ai voulu aller en Europe ; donc j’ai fait mes papiers et j’ai eu une occasion. J’y ai croisé un jeune que je connaissais dans le quartier qui avait une boutique. Et ce jeune m’a présenté à son frère qui venait de l’Algérie. Et c’est comme ça  qu’il a dit qu’il pouvait  déposer à Arlite et delà je pouvais aller en Europe.  J’ai dit ok.  Et, nous sommes allés à Arlite, c’est au Niger, à la frontière entre le Niger et l’Algérie. J’ai connu un jeune qui s’appelle Hamza surnommé Jamal. Les véhicules qui allaient en Algérie, n’étaient pas encore arrivés et il m’a dit que c’est à la fin du mois que les voitures arrivent. Donc, il m’a dit qu’il a acheté une voiture, une 4X4 V8. Il revenait de Niamey, et qu’il doit faire l’immatriculation de la voiture. Il m’a demandé de venir avec lui à Niamey et delà il va arriver à Ouagadougou. Ainsi, il m’a dit de venir avec lui et dès qu’on finit les papiers, on va retourner au Niger. Puis, il va m’aider à partir en Europe. Il m’a dit si je veux, si je ne veux pas aussi, c’est mon problème. Comme j’étais déjà arrivé je me suis engagé. En venant, le Niger est grand et il y a une ville qu’on appelle Tawa ; là-bas, il m’a donné la voiture pour la conduire. C’est un véhicule avec une boîte automatique. J’ai pris le volant. Arrivé à quelques kilomètres, il y avait un arbre qui est tombé, il a crié et j’ai appuyé le frein. Nous avons fait un grave accident. Nous avons tiré le véhicule pour aller dans la ville de Tawa. Et ils ont commencé à faire la tôlerie et le jeune m’a laissé là-bas pendant deux mois, il a fui. 

Jamal ?

Non, le frère de Jamal.

Ce  monsieur s’appelle Mohamed. Il m’a laissé à Tawa J’ai vendu le pare-choc de la voiture à 25.000 F CFA et j’ai payé le ticket pour retourner sur Abidjan. Mais je ne pouvais que prendre le ticket de Niamey qui coûtait 10.000 F CFA. Je ne pouvais pas arriver à Abidjan avec les 25.000 F CFA. Donc je suis arrivé à Niamey et j’ai contacté un frère de Hamza que j’ai connu à Arlite.  Quand je suis arrivé à Niamey, j’ai croisé Hamza qui m’a appelé. Il m’a dit Ivoirien, tu t’en vas ? J’ai dit oui. Il m’a dit qu’il a sa voiture qu’il doit faire immatriculer donc  s’il finit les papiers à Ouagadougou, de là-bas on partira ensemble à Abidjan. Et j’ai accepté. C’est ainsi que le 2 septembre 2015 je suis resté avec le frère de Hamza. Nous sommes restés quelques jours à Ouagadougou pour faire les papiers du véhicule. Nous avons pris la route de Niamey pour Ouagadougou. Sur le trajet, il m’a demandé la raison pour laquelle je veux me rendre en Algérie. J’ai répondu que je vais en Algérie pour me rendre en Europe. Et il m’a demandé pourquoi je veux aller en Europe. Moi, j’ai dit que j’aime l’Europe. Et il m’a dit chez toi en Côte d’Ivoire, combien il te faut pour entrer en Europe ? Je lui ai dit qu’avec 2 millions, je pouvais partir. Donc, il m’a dit que si je restais avec lui, comme son chauffeur, dans un an, il pourra me donner les deux millions. J’ai accepté et je suis resté comme son chauffeur. C’est comme ça que nous avons fait des voyages sur Bamako. On est allés faire la fête dans son village au Mali.

Quelle fête ?                           

La tabaski. Nous l’avons fêtée avec ses parents au Mali. Le 11 novembre (2015, ndlr), je lui ai demandé la route pour pouvoir rentrer. Quand nous sommes arrivés à Ouagadougou, je lui ai demandé la route pour rentrer en Côte d’Ivoire. Il m’a demandé pourquoi je voulais retourner en Côte d’Ivoire.  J’ai dit que ma maman est malade et que je dois rentrer. Mais je ne lui ai pas dit le vrai motif pour lequel je rentrais. Le vrai motif était dans mon cœur. Je voyais que ce sont des commerçants, de grands commerçants arabes. J’ai constaté qu’ils étaient de véritables malhonnêtes. Car en plus du commerce, il faisait le commerce des comprimés. Donc, je lui ai demandé la route, car je savais que j’allais avoir des problèmes si je restais avec eux. Il  m’a dit que lui-même, il a un magasin en Côte d’Ivoire et qu’il y a ses affaires. Il m’a demandé d’attendre pour qu’on vienne ensemble. J’ai passé les mois de septembre et octobre avec lui-même. C’est seulement 100000 F CFA il m’a donné. Quelqu’un qui dit qu’il va donner des millions et c’est seulement 100000 F CFA qu’il me donne, j’ai trouvé cela pas bien. Nous sommes venus en Côte d’Ivoire, le 11 novembre 2015. Je suis venu avec Hamza et avec son frère qu’on appelle Backaye. Ce frère là était en Côte d’Ivoire depuis 2008. Je le connaissais, il m’a dit qu’il allait m’aider à aller en Europe.                     

Moi, je roulais la voiture à Dabou et les gens me voyaient dans une grosse voiture à Dabou.  Et tout le monde se demandait, comment j’ai eu la voiture. Le premier jour arrivé à la frontière, j’ai appelé Coulibaly, le petit frère pour lui dire que je rentre en Côte d’Ivoire. Il m’a dit dès que tu viens, passe chez moi. Quand je suis arrivé, je lui ai expliqué et je lui avais dit que ces gens là m’ont pris comme leur chauffeur et qu’ils ont 3 millions dans leur voiture. Moi, je veux prendre cet argent et fuir. Ils m’ont dit qu’ils vont m’aider et depuis là je ne vois rien. Il m’a dit de ne pas faire ça.

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1 Commentaires

  1. Comment Avatar

    Anonyme

    En Août, 2016 (10:27 AM)

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