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Politique

3ème mandat de Ouattara, révision de la liste électorale, Cei, Rhdp.... : Babily Dembélé s'insurge : « Le Rhdp est une escroquerie morale »

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Babily Dembélé, président-fondateur du Congrès ivoirien pour le développement et la paix (Cidp), est très amer à l'égard du régime Ouattara. Dans cette interview qu'il nous a accordée, il se prononce, entre autres, sur un éventuel 3ème mandat du président Ouattara, la Révision de la liste électorale (Rle), la Commission électorale indépendante (Cei) et le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).

 La révision de la liste électorale est prévue, du 18 au 24 juin prochain. Quelle est la position du Cidp sur cette question ?

Une révision de liste électorale est universelle. Elle répond à un critère: aller à une élection. C’est une mise à jour de la liste électorale. Une fois que cela est fait, tout candidat peut se présenter avec cette liste. Donc, je pense qu’il n’y a pas de reproche à faire à ce niveau. Mais la question du traitement du temps est un problème très délicat. Ils (ceux qui sont au pouvoir, Ndlr) sont en train de jouer sur les nerfs des Ivoiriens, pour perturber leur équilibre moral, physique et même social. Nous ne sommes pas les élèves d’un régime. Les Ivoiriens sont autonomes. Ils ont le droit de parler. Vous ne pouvez pas nous contrôler comme des bétails, en disant: « allez-y, si vous n’y allez pas, on supprime tout ». Le temps est important. Donc, le pouvoir en place doit penser aux Ivoiriens, à leur vie, à leurs comportements de tous les jours. C’est cela une nation. Donc, le temps imparti pour la révision de la liste électorale est très mauvais. Il est très dangereux pour les Ivoiriens.

En clair, vous estimez que le délai d’une semaine est insuffisant...

Comme je le disais tantôt, il ne faut pas commander les gens comme on commande des bétails. Tout cela doit se faire dans un consensus politique. On doit appeler les responsables politiques, et on détermine ensemble, les conditions et le temps pour lequel nous devons aller à cette révision de liste. Tout le monde est partant, on engage le processus et c’est tout. Mais bon, c’est devenu une affaire purement du gouvernement. Ce que le gouvernement fait voir, c’est: « je suis le chef, je donne l’ordre et ça doit se faire ». Donc, je pense qu’on doit revoir les conditions de cette révision de liste électorale. Le temps est très court et bre u f. Aussi, je pense que s’ils considèrent les Ivoiriens, il faut proroger cette date, afin que nous allions pour une liste électorale propre. Il faut se donner le temps, et ça doit se faire dans un cadre consensuel. Vous ne pouvez pas imposer un temps aux Ivoiriens. C’est injuste et ce n’est pas normal.

Vous inscrivez-vous dans le boycott décidé par une partie de l'opposition?

Moi, je ne vais pas à un boycott. Mais je dis qu’il faut toujours être juste dans ce que nous faisons. J’ai suivi des débats en Côte d’Ivoire, où on ne cesse de répéter: « le gouvernement a décidé ». Mais le gouvernement décide les lignes de développement d’un pays, et non les lignes politiques. J’ai créé mon parti politique. On ne m’impose rien, on doit plutôt demander mon avis. On se met d’accord. Si on n’est pas d’accord, on va au désordre. Et c’est ça qui est dangereux pour le pays.

Les opposants dénoncent également la composition de la commission électorale indépendante (Cei) actuelle, et demandent le départ de son président, Youssouf Bakayoko. Il y a quelque temps, vous avez demandé la reforme de la Cei, êtes-vous toujours dans cette logique ?

La Cei, aujourd’hui, est totalement dépassée. C'est une Institution à laquelle sont rattachés des fonctionnaires. Ce sont ces fonctionnaires qui posent problème. On n’a pas besoin de reformer la Cei en tant qu’Institution. Ce sont les éléments qui composent la Cei, qui posent problème, notamment son président, Youssouf Bakayoko. Les cadres qui représentent le chef de l’Etat, doivent se rendre compte que Bakayoko est dépassé. Il est l’un des catalyseurs de la crise en Côte d’Ivoire. Je pense que lui-même, en tant qu’être humain, censé aimer la paix, doit dire : « je quitte ». C’est une question de responsabilité morale et physique. Dans cette Institution, je respecte beaucoup de personnalités, mais je leur ai déjà dit qu'ils ne jouent pas franc-jeu. Il y a Bakayoko lui-même, il y a mon frère Sourou Koné et l'éminent imam, Ousmane Diakité. Je pense qu’il y a une question de morale.

Que voulez-vous dire exactement?

Il y a une question d’étique spirituelle qui nous conduit à dire Non à un certain nombre de choses. Ne serait-ce qu'en voulant nous couvrir de ce que Dieu nous préserve. La Côte d’Ivoire a trop souffert. C’est par cette porte que la Côte d’Ivoire doit sortir de cette crise, c’est-à-dire s'en aller parce que nous sommes gênants pour la Côte d’Ivoire. C’est une question de responsabilité et d’étique spirituelle. Tant qu’il y a cette situation floue, nous serons dans une situation conflictuelle.

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