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Politique

Ambassade des USA à Jérusalem / Geoffroy-Julien Kouao : « Donald Trump n’a fait qu’appliquer la loi »

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Ambassade des USA à Jérusalem / Geoffroy-Julien Kouao : « Donald Trump n’a fait qu’appliquer la loi »

Dans un entretien, mardi 15 mai, Geoffroy-Julien Kouao, se prononce sur la récente crise israélo-palestinienne.

-Geoffroy-Julien Kouao, bonjour, vous êtes juriste, politologue et spécialiste des questions internationales, comment expliquez cette montée de violence à la frontière israélo-palestinienne ?

Cette montée de violence est consécutive au transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Pour les palestiniens cette décision de Washington est un véritable casus belli c'est-à-dire, une déclaration de guerre.

-A qui appartient Jérusalem, à Israël ou à la Palestine ?

Pour répondre à votre question, il me faut convoquer l’Histoire. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies vote la résolution 181 qui prévoit la partition de la Palestine mandataire en deux États indépendants (La Palestine pour les arabes et Israël pour les juifs) et l’internationalisation de Jérusalem, c'est-à-dire une entité distincte. Il revient à l’ONU d’élaborer un statut détaillé pour la ville sur la base de ce texte. Or, le conflit qui éclate le 14 mai 1948, entre Israël et les États arabes voisins, rend impossible l’application de la résolution, créant ainsi un véritable vide juridique. A la suite de la guerre israélo-arabe de 1948, Jérusalem est divisée en deux secteurs : la partie occidentale est administrée par Israël et la zone orientale par la Transjordanie. C’est donc à partir de ce moment-là que son statut devient controversé. La Communauté internationale ne reconnaît effectivement pas ce partage. Elle fonde sa position sur les différentes résolutions votées par les Nations unies, lesquelles prônent l’internationalisation de Jérusalem. Paradoxalement, le seul document à régir en droit cette division a été signé sous l’auspice de l’ONU. Il s’agit de l’accord d’armistice israélo-transjordanien du 3 avril 1949. La guerre des Six Jours de 1967, qui rend caduc ce document, voit Israël réunifier Jérusalem qui passe dès lors sous sa souveraineté unique.

Se greffe sur cette question purement juridique un élément plus particulier qui tient à la nature même de la ville. Symbolique pour les trois religions monothéistes, Jérusalem est également un lieu de pèlerinage où les Lieux saints sont particulièrement nombreux et proches les uns des autres. La vieille ville, qui comprend le Mur des Lamentations (juif), le Saint Sépulcre (chrétien)  et le Dôme du Rocher (Islam), n’est effectivement pas plus grande que la place de la  république à Abidjan-Plateau. Cette proximité géographique n’est pas faite pour arranger les choses.

-Selon la presse internationale, il y a eu 57 morts pour la seule journée du lundi. Comment sortir de cette situation explosive ?

Oui le bilan est très lourd et il est à craindre qu’aujourd’hui mardi 15 mai 2018, jour de la Nakba (La catastrophe) pour les palestiniens, qu’il ait encore des morts. Evidemment, pour la maison Blanche et les israéliens, le responsable de cette situation reste le Hamas qui contrôle la bande de Gaza et qui est considéré comme un mouvement terroriste. Pour les palestiniens et le monde arabe, soutenus par les capitales européennes, Israël et Donald Trump sont les auteurs de cette violence. Comment sortir de cette situation ? Aucune réponse vu la complexité du dossier israélo-palestinien. Dans tous les cas, c’est le patron du Hezbollah, le cheikh Sayyed Hassan Nasrallah qui a raison quand il dit que « le conflit Israélo-palestinien qui dure depuis 70 ans est une honte et un échec pour l’humanité ».

-Vous, en tant qu’analyste des questions internationales, comment analysez-vous la décision de Donald Trump ?

Donald Trump n’a fait qu’appliquer la loi adoptée par le congrès américain et qui date de 1995. C’est à cette date que le parlement a voté le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Ni Bill Clinton, ni Georges Bush encore moins Barak Obama n’ont voulu appliquer cette loi du congrès vu son caractère explosif. Donc, M. Trump a agit selon le droit de son pays même si, à l’observation, cette décision ne participe pas à consolider la paix internationale, surtout dans cette région très sensible du proche orient 

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