Après la formation du nouveau gouvernement : Rachel Gogoua critique l'équipe Amadou Gon III

C'est la principale conclusion à laquelle est parvenue Rachel Gogoua, présidente du Groupement des organisations féminines pour l’égalité Hommes/Femmes (Gofehf). Elle se prononçait sur l'évolution de la représentation des femmes dans les gouvernements de 2016, 2017 et 2018, lors d'une conférence de presse qu'elle a tenue le mercredi 18 juillet 2018 au siège de cette structure à Abidjan-Cocody Angré. En fait, Mme Gogoua intervenait dans la foulée de la formation du gouvernement Gon 3 du 10 juillet 2018. Elle a comparé les présences féminines dans les trois gouvernements qui ont été formés depuis 2016.

Ainsi donc, elle note qu'en 2016, 9 femmes ont été nommées dans le gouvernement, contre 27 hommes. Quand on inclut les ministres rattachées à la présidence de la République, on a 9 femmes (20,93%) pour 34 hommes (79,07%). Le constat est que le nombre de femmes reste le même alors que le pourcentage diminue. La seule satisfaction est que dans le gouvernement de 2016, une femme a occupé un poste de souveraineté. En 2017, 6 femmes (20,69%), contre 23 hommes (79,31%), ont été nommées dans le gouvernement. Quand on ajoute les ministres de la présidence de la République, cela donne 6 femmes (17,19%), contre 29 hommes (82,86%). « Le nombre de femmes, en 2017, a régressé, passant de 9 à 6 », constate-t-elle avec la remarque qu’aucune femme n'occupe de poste de souveraineté bien qu'une femme ait été nommée secrétaire générale du gouvernement.

Le 10 juillet 2018, 41 ministres ont été nommés. Le gouvernement Gon 3 compte 36 ministres pleins, dont 6 femmes, 5 secrétaires d’État, dont une femme, soit 7 femmes, avec un pourcentage de 17, 07 %. Avec les ministres nommés au titre de la présidence de la République, ce nombre est passé à 43 ministres, dont 7 femmes, soit 16, 28 %. On note que même ici, le taux des femmes a chuté. L'autre conséquence que Rachel Gogoua tire comme conclusion est que « les partis politiques ne proposent pas assez ou pas du tout de femmes lors de la constitution du gouvernement ».

Mais, plus grave, au regard des trois gouvernements, « le titulaire du ministère en charge des genres change à chaque gouvernement. Ce qui impacte négativement l'avancée des questions des femmes et du genre ». Alors, face à cette situation, la présidente du Gofehf fait des recommandations. Au président de la République, elle demande entre autres, de « tenir compte des engagements internationaux, régionaux et sous-régionaux pris par notre pays et des promesses électorales faites aux femmes de Côte d'Ivoire en nommant 33 femmes sénatrices sur les 33 restants, soit 33 femmes ». Aux partis politiques, le Gofehf demande de « proposer les femmes comme candidates, parce qu'elles montrent leurs capacités lorsqu'on leur fait confiance ». Mme Gogoua averti que, comme l'oiseau pic-bois, elle fera toujours de la question d'égalité de genres son cheval de bataille jusqu'à obtenir gain de cause.