Libre de tout mouvement entre 17 et 22 heures, mercredi 16 janvier 2019, le président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont contre leur gré été obligés de passer encore la nuit sous surveillance pénitentiaire, dans leur cellule de la prison de Scheveningen, à La Haye.
Fatou Bensouda, la procureure qui joue toute sa crédibilité dans cette affaire, utilise chaque détail des textes régissant la Cour pénale internationale pour sauver la face après l'humiliation que lui ont infligé les équipes de défense à travers l'obtention de "la fin du procès" à mi-chemin de la procédure. La juriste gambienne a réussi un coup de poker à cet effet.
Mercredi 17 janvier 2019, après le rejet des "raisons exceptionnelles" vainement défendues par Mc Donald devant la chambre de première instance, l'équipe du procureur est montée au niveau de la session d'appel pour essayer de se faire comprendre.
L'innocence des deux personnalités ivoiriennes s'imposant désormais à lui avec la décision de la chambre I, le procureur a rappelé à la cour d'appel, la déclaration du président ivoirien, Alassane Ouattara, de "ne plus envoyer de citoyen de son pays à la CPI". Se fondant sur ces propos, il dit être convaincu que Gbagbo et Blé ne se présenteront plus à la CPI, s'ils rentrent en Côte d'Ivoire. Il plaide donc pour leur maintien exceptionnel en détention ou tout au moins, pour qu'ils vivent leur liberté dans tout Etat membre de la CPI (qui accepterait de les rendre lorsqu'ils seront convoqués), mais pas en Côte d'Ivoire. C'est donc ce rappel de la déclaration du président ivoirien qui aurait retenu l'attention des juges de la Cour d'appel qui ont demandé en conséquence que cette mise en liberté soit suspendue, le temps pour eux de statuer.
A cet effet, les cinq juges de la Cour d'appel présidée par le Nigerian Chile Eboe-Osuji, président de la CPI, pourraient donc se retrouver dès aujourd'hui jeudi 17 janvier 2019 pour se prononcer sur cette urgence qui, dans le genre, est le premier cas de figure à se présenter à la CPI depuis sa création en 2003.
En attendant, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, bien que acquittés des charges qui étaient retenues contre eux, restent en détention. Une détention qui pourrait durer quelques heures, voir quelques jours. Le temps pour la session d'appel de se prononcer
Contrairement au président Laurent Gbagbo qui entendait transiter dans un pays européen, le temps que les questions de sa sécurité et de son retour soient réglées avec les autorités ivoiriennes avant son retour au pays, Charles Blé Goudé, lui, souhaitait rentrer directement en Côte d'Ivoire à sa sortie de la prison de La Haye.
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