Crise au FPI : Affi fait la cour à Sangaré après avoir œuvré à cristalliser les positions

« J’invite le VP Sangaré à s’engager dans la voie de l’unité du parti. Les militants et la grande majorité des Ivoiriens l’y attendent. Nous avons un rôle important à jouer après la barbarie de la rébellion armée et face à la déliquescence actuelle de l’Etat de Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens nous regardent. Les Ivoiriens comptent sur le Fpi pour le changement. Nous devons êtes capables de nous élever au-dessus de notre amour propre, de nos frustrations, de nos orgueils, de nos émotions. ». Ce sont là des propos d’Affi N’guessan sur Twitter, dans la soirée dimanche 20 août 2017. Comme un homme au bord du gouffre ou un naufragé qui appel au secours.

Et pourtant, le président statutaire du FPI dont il se réclame, Affi N’guessan ne s’est pas privé d’user de la cravache contre ses militants qui lui reprochaient d’être de mèche avec le pouvoir Ouattara, leur « ennemi ». Il a besoin d’un parti uni et fort comme il le dit, mais Affi N’guessan n’a eu de cesse de fragiliser le FPI. Depuis l’éclatement de la crise en 2014, « le lion du Moronou » comme il se fait appeler, à travailler main dans la main avec le pouvoir Ouattara, avec qui il filait un amour presque parfait, pour mâter ses opposants, ces « rebelles » de Gbagbo ou rien. Arrestations et emprisonnement de ses opposants internes, procès pour le contrôle du FPI, tout y passer.

Plutôt que d’être un président rassembleur, qui supporte l’adversité avec fair-play, à la Ronaldhino, Affi N’guessan a préféré être un président fouettard, jusqu’à se mettre à dos la grande majorité des militants du FPI qui reconnait à ses adversaires, le camp Sangaré, toute légitimité. Même devant le pouvoir Ouattara, Affi a perdu la face. L’idylle s’est arrêtée. Le chef de l’Etat fait face à un problème plus sérieux que la menace FPI, car son bateau RHDP, fortement fissuré, prend l’eau de toutes parts.

Seul aujourd’hui, Affi N’guessan comprend la nécessité d’un FPI uni, au point de faire la cour à ses opposants. Il aurait gardé la posture du rassembleur, plutôt que de traîner ses camarades devant les tribunaux, qu’il serait le plus heureux. Mais il s’est laissé emporter par son « amour propre, ses frustrations, son orgueils, ses émotions ». Pourrait-il être entendu, lui le « minoritaire et illégitime » ?