Interrogé le samedi 9 juin 2018, sur les motifs de son interpellation le jeudi 07 juin dernier, par les services canadiens de l’immigration, Martial Ahipeaud, ancien Secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire (Fesci) a dénoncé une arrestation ne reposant sur aucun fondement juridique. « C’est du jamais vu dans l’histoire du droit international, ce n’est ni du droit, ni de la politique, c’est du gros n’importe quoi !», a décrié l’ex-secrétaire général de la Fesci.
Pour les services canadiens de l'immigration, le mis en cause aurait omis de mentionner sur sa demande électronique de Visa, un séjour en prison du fait de son activisme au sein de la Fesci sous le régime d’Houphouët-Boigny. Une organisation jugée criminelle voir terroriste aux yeux des autorités canadiennes. « On me dit que j’ai menti sur mon arrestation, j’ai été mis en prison par le régime du président Houphouët-Boigny à un moment donné, parce que ce régime avait violé les droits des étudiants et nous avons protesté. J’ai été arrêté, mais à partir du moment où il y a un non-lieu, suivi d’une amnistie, sur quelle base, peut-on dire que j’ai été arrêté ? » s’est-il insurgé.
Cette affaire, pour l’expert en droit international, a plus de relent politique qu’une procédure normale de justice. « Cela n’a rien à avoir avec le droit, rien à avoir avec une procédure normale, on est vraiment dans l’extraordinaire et dans l’extrajudiciaire », a-t-il insisté. Dénonçant au passage le refus des services de l’immigration de lui accorder l’assistance d’un avocat.
Martial Ahipeaud était, en effet, au Canada pour assister au procès de Serge Koffi, alias, Souroukou Trêmê-Trêmê, également ex-patron de la Fesci, arrêté pour son appartenance à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire. Avec argument à l’appui, l'infortuné a expliqué qu'il avait pour mission sur le sol canadien, de démontrer, que ces allégations des autorités Canadiennes relèvaient d’une erreur d’appréciation et donc d'une mauvaise lecture de leur part.
L’une des thèses soutenue par cette accusation, explique-t-il, serait que la Fesci, en tant qu’organisation criminelle, financée par le Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, aurait en réalité servi de milice à l’ex- président ivoirien pour se maintenir au pouvoir. Thèse qui, à en croire Martial Ahipeaud, serait complètement fausse. Ces accusations, selon lui, auraient un lien avec le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
« Tout ce qu’ils ont voulu raconter pour établir un lien, certainement entre des procédures qui sont en cours et ce qui se passe actuellement ici, nous leur avons démontré clairement qu’ils étaient complètement à côté de la plaque. Et qu’il faudrait qu’ils revoient leur copie peut-être ».
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