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Politique

Grosse crise diplomatique entre la Côte d’Ivoire et le Liberia: Plusieurs Ivoiriens détenus illégalement à Monrovia

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Voici 7 ans que des réfugiés ivoiriens du camp de Ptp, dans le comté de Grand Geedeh, au Liberia, ont été arrêtés et conduits dans la prison centrale de Monrovia, de triste réputation, dans des conditions qui dépassent l’entendement. Il s’agit de Bloa Nicaise, Nioulé Franck Olivier, Nioulé Junior, Nioulé Oulobo Edouard, Toué Badisson Julien, Kémandé Valery et Nemlin Téré Antoine. Au nombre de ceux-ci, un mineur de 16 ans, élève en classe de 3e au Lycée moderne de Toulépleu.

Toutes les démarches administratives et diplomatiques entreprises par Sem Féni Kouakou, ambassadeur de Côte d’Ivoire au Liberia et en Sierra Leone, se sont heurtées à un refus systématique des autorités judiciaires du pays de Georges Weah, de rendre à ces jeunes Ivoiriens leur liberté. Au point qu’aujourd’hui, les deux pays sont au bord d’une grave crise diplomatique, selon une source proche du dossier. Le profond ressentiment de la Côte d’Ivoire à l’égard de son voisin est d’autant plus justifié que les prisonniers sont détenus dans des conditions exécrables, alors que la justice a prononcé leur libération après leur jugement. « Ils ont été blanchis, c’est-à-die acquittés totalement, des faits mis à leur charge, devant la justice de ce pays », s’emporte un haut responsable de la direction des Ivoiriens de l’étranger.

Tous les courriers adressés aux autorités libériennes par l’ambassadeur ivoirien, Sem Féni Kouakou, sont restés sans suite. C’est ainsi qu’il a saisi sa hiérarchie, d’abord le 24 août 2018, par courrier n°342/Ambaci/Mrvia/Gbj/Ks/18. « J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que le 22 août 2018, des Ivoiriens, réfugiés dans le camp Ptp, dans le Comté de Grand Geedeh, au Liberia, m’ont exprimé leur mécontentement à l’encontre du gouvernement libérien qui refuse de libérer leurs sept (7) enfants incarcérés à la prison centrale de Monrovia, dans le cadre d’une enquête en rapport avec l’assassinat des 7 Casques bleus, à Taï, en 2012.

Au nombre de ces prisonniers, quatre (4) appartiennent à une même famille dont le plus jeune, Toué Badisson Julien, avait 16 ans et était en classe de 3è au Lycée moderne de Touklépleu au moment de leur arrestation. Et ses parents sollicitent l’aide des autorités ivoiriennes pour la libération de leurs enfants », écrit le diplomate à son ministre.
Mais, sur place, au Liberia, il ne reste pas les bras croisés. Il ouvre une enquête. Sur son instruction, le 24 août 2018, Gbadji Bruce-Jacob, un diplomate chevronné, deuxième Conseiller, rend visite à ses détenus dans leur prison et ce qu’il découvre et apprend de leur bouche, lui glace le sang. Le porte-parole de ces prisonniers, Bloa Nicaise, explique les conditions et circonstances de leur arrestation.

La Côte d'Ivoire indexée

« Alors qu’ils étaient tous dans le camp de réfugiés dans le Comté de Grand Geedeh, au Liberia, ils ont été arrêtés et convoyés à Monrovia dans le cadre de la recherche d’informations en lien avec l’assassinat des sept (7) Casques bleus de l’Onuci. Le 17 mai 2013, la justice libérienne (Criminal court C), les a reconnus non coupables. Mais, le même jour, où ils s’apprêtaient à quitter la prison, un autre nouveau mandat d’arrêt leur est signifié. Ils comparaissent une seconde fois devant la justice. Une fois encore, ils ont été jugés et innocentés. C’est pourquoi, ils ne comprennent pas pourquoi, 7 ans après, ils sont toujours détenus en prison, sans jugement. Ils sont d’autant plus stupéfaits et l’État de Côte d’Ivoire furieuse contre son voisin dans cette même affaire, que les coupables sont connus et condamnés », a-t-il indiqué.

De fait, selon une source proche de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Liberia, il ressort que « dix-neuf (19) Libériens, impliqués dans l’assassinat de ces Casques bleus de l’Onuci, ont été reconnus coupables et condamnés à vie dans le cadre de cette même affaire. Mais seize (16) ont été libérés et aujourd’hui, il ne reste que trois (3) en prison ». Mais, du côté des autorités libériennes, on estime que la libération de ces prisonniers dépend de la seule volonté de la Côte d’Ivoire. « Nous sommes disposés à procéder à leur libération si la Côte d’Ivoire en fait une requête », nous a confié une source à l’ambassade du Liberia. Ajoutant que c’est au niveau du Parquet d’Abidjan que les choses coincent.

Et notre source, à l’ambassade du Liberia à Abidjan, de nous donner les références d’un courrier adressé par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères au Directeur de cabinet du ministre et dont copie a été adressée, au procureur de la République, Richard-Christophe Adou, sous le n° 01-237/Mae/Sg/Dgajcec/Lr/ Lya du 22 janvier 2019. « (…) Bien que la justice libérienne les ait reconnus non-coupables, le 17 mai 2013, et acquittés, d’autres charges évoquées, ils sont toujours maintenus en détention. Les démarches entreprises par l’ambassade révèlent que les autorités libériennes sont disposées à procéder à leur libération à condition que la Côte d’Ivoire formule une requête dans ce sens. Je voudrais solliciter pour la formulation de cette requête, à l’effet de la soumettre aux autorités de ce pays », peut-on lire dans le courrier.

On le voit, les deux pays se renvoient les responsabilités, pendant que ces jeunes croupissent dans la prison centrale de Monrovia. Si la libération de ces 7 détenus ne tient aujourd’hui qu’à un simple document administratif de leur pays, notamment une requête, la balle est donc dans le camp du ministère des Affaires étrangères, du procureur de la République, Richard Adou.

 
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