Koné Katinan à Guillaume Soro : « Pourquoi demander pardon quand l’on a raison ? »

Ex-ministre du Budget et porte-parole de Laurent Gbagbo, Koné Katinan a réagi à la promesse de Soro Guillaume d’aller demander pardon à Laurent Gbagbo à La Haye où ce dernier est détenu.

Dans un entretien au quotidien Le Temps, Koné Katinan répond au président de l’Assemblée nationale. Il interroge sur la nécessité de cette action que veut entreprendre l’ex-Premier ministre de Gbagbo, puis d’Alassane Ouattara. « … Pourquoi demander pardon quand l’on a raison. Ils ont pris les armes pour disent-ils, corriger une injustice dont ils étaient victimes, ils ont réussi leur entreprise et se partagent les dividendes entre eux, mais pourquoi veulent-ils demander pardon », interroge Koné Katinan.

Cette interrogation semble fondée, selon lui, d’autant que, récemment, lors des mutineries, des cadres du régime au pouvoir affirmaient que c’est grâce aux RDR que les gens peuvent porter leurs boubous. En effet, le porte-parole de Gbagbo affirme : « Je continue de lire leurs déclarations dont certaines datent d’à peine quelques mois seulement, dans lesquelles ils sont heureux de l’harmonie qui règne dans le pays, grâce au succès de leur entreprise, laquelle harmonie se manifeste par la tolérance du port du boubou, naguère interdit par Laurent Gbagbo, de la rupture collective du jeûne, également prohibée sous la dictature exclusionniste du même homme sans cœur qu’est le président Laurent Gbagbo, alors d’où vient que l’on veuille aller lui demander pardon là où l’on a contribué à l’enfermer afin de vivre toute l’harmonie retrouvée ? »

Pour Koné Katinan, cette initiative de Soro Guillaume confirme sa conviction qu’il n’y a jamais eu de crise électorale en Côte d’Ivoire, mais plutôt une crise idéologique. « Je l’ai dit et je continue de le soutenir, la crise ivoirienne n’est pas une crise électorale. C’est une crise de valeurs sous la forme d’une crise idéologique. On n’en sortira pas sans la reconversion de certaines contre-valeurs érigées en valeurs », explique Koné Katinan. Au nombre de ces contre-valeurs, l’ex-ministre de Laurent Gbagbo affirme que « l’adoration de l’hypocrisie au nom d’une forme de de politiquement correct en fait partie ».