Deux ans après, le coup d’État manqué au Burkina recèle toujours sa part de mystère. Notamment sur l’implication présumée de certaines personnalités politiques et militaires ivoiriennes.
Le coup d’État manqué au Burkina Faso n’a pas encore révélé tous ses mystères. Durant cette semaine de septembre 2015 qui a fait vaciller leur pays, les Burkinabè s’interrogeaient déjà sur le possible soutien extérieur dont auraient pu bénéficier les putschistes. Leurs soupçons se sont vite dirigés vers la Côte d’Ivoire, terre d’exil du président déchu Blaise Compaoré. Les liens des anciens dignitaires du régime de ce dernier avec Abidjan ne sont un secret pour personne. Aujourd’hui, ces craintes sont loin d’avoir été dissipées.
Le 8 octobre, le site d’information français Mediapart a en effet publié des extraits de l’ordonnance du juge d’instruction François Yaméogo, chargé de l’enquête au tribunal militaire de Ouagadougou. On y apprend notamment que le général Gilbert Diendéré a affirmé, lors de sa déposition, avoir reçu de l’argent et du matériel de maintien de l’ordre de la part de Vagondo Diomandé, le chef d’état-major particulier du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara (ADO). Avec ces nouvelles déclarations, la question se pose : le plus haut niveau de l’État ivoirien a-t-il apporté son soutien politique et opérationnel aux putschistes burkinabè ?
Crise de 2015
Retour sur les faits. Le 19 septembre 2015, Ouagadougou est quadrillée depuis trois jours par les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). L’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré a pris le pouvoir par la force et installé son patron historique, le général Gilbert Diendéré, à la tête de l’autoproclamé Conseil national pour la démocratie (CND).
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article
Auteur
Commentaire :