Menacé pour son témoignage au procès Gbagbo: accrochages entre Kassaraté et le juge

Le juge-président de la Chambre qui juge Laurent Gbagbo et Blé Goudé n’est pas convaincu du témoignage du général Kassaraté.

Cuno Tarfusser l’a fait savoir à l’ex-commandant supérieur de la Gendarmerie en début d’audience ce lundi matin. Il trouve qu’il ne dit pas la vérité ou qu’il dit les choses à demi vrai dans sa déposition. Le juge a donc menacé le Général Kassaraté d’une peine d’emprisonnement de 5 ans, selon les statuts de Rome.

Là-dessus, la réaction du général est sans ambages. Il fera savoir au juge qu’il dit la vérité. « Je suis un témoin libre. J’ai accepté de venir rendre témoignage, j’ai prêté serment de dire la vérité et je ne mens pas », a dit le Général Kassaraté manifestement très agacé d’être interpellé pour déni. Donc, à chaque fois, il commence ses réponses par : « on me dira une fois de plus que je ne dis pas la vérité, mais je ne rappelle pas les dates ».

Le témoin n’a cessé de dire qu’il a un problème avec les dates. « A Abidjan, un de vos représentants m’a traité d’amnésique parce que je ne me souviens pas des dates », a dit Kassaraté. Le juge qui n’est pas très satisfait des réponses du général demande de passer en huis clos. Avant l’ex-commandant supérieur de la gendarmerie nationale a fait une précision sur les raisons pour lesquelles beaucoup de dates lui échappent.

« Je n’ai pas pu me rendre à Abidjan pour imprégnation des documents. Depuis cinq ans, je suis ambassadeur à Dakar. Je suis loin de ce dossier. Tous ceux qui m’ont interrogé, je leur ai dit que j’avais des problèmes sur les dates », assure-t-il.

Au retour, Kassaraté campe dans sa logique. « Une fois de plus, je dis la vérité de la vérité rien que la vérité », quand on lui pose des questions sur le déroulement des opérations lors de la marche sur la Rti. « Ce n’est pas moi qui pilotait l’opération de sécurisation de la marche.  J’étais à la maison avec ma famille et ma sécurité », a presque juré Kassaraté.

Ce bout de phrase est le plus prononcé par Kassaraté, au point de mettre le juge en colère.  

« Une fois de plus, quand je vais répondre, vous allez dire que je mens »,  répond-t-il à une question du juge Cuno Tarfusser. Pas content de cette réponse qu’il trouve accusatrice, le juge réagit. « Non, non, Je n’accepte pas ceci. Nous sommes dans une procédure, je n’ai jamais dit que vous mentez », se fâche le juge.