L'ancien ministre du Budget du Président Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, en exil au Ghana depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011, exprimait en juillet 2017 lors d'une interview accordée à Le Temps, son doute sur les mots de pardon de Guillaume Soro, ex-chef de la rébellion armée de septembre 2002 contre le régime Gbagbo et actuel président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire. Lors de sa visite de présentations de ses veoux de condoléances à la famille Sangaré, Soro a demandé pardon à tous ceux à qui il aurait causé du tort. Mais Linfodrome vous faire relire de larges extraits de la réaction de Justin Koné Katinan en Juillet 2017.
<<Quand le pardon n'est pas sincère, quand il est dirigé par une recherche d'intérêt personnel, il devient offensant pour celui à qui il s'adresse. Pourquoi demander pardon quand l'on a raison. Ils ont pris les armes pour, disent-ils, corriger une injustice dont ils étaient victimes, ils ont réussi leur entreprise et ils se partagent les dividendes entre eux, mais pourquoi veulent-ils demander pardon à celui qu’ils continuent de présenter comme le responsable de toute leur misère antérieure au point de lui infliger, à son tour, la pire forme d’humiliation.
Quelle est la valeur de ce pardon que l'on sert urbi et orbi entre les protagonistes d'un même conflit sans distinction entre les bourreaux et les victimes. Il y’a évidemment du faux dans une telle démarche. Tant que les animateurs de la rébellion ne confesseront pas publiquement qu'ils ont pris les armes pour mettre, vaille que vaille depuis 1990, un homme au pouvoir, non je ne croirai jamais à leur pardon. Tant, enfin, qu'ils ne diront pas qu'ils se sont coalisés contre Laurent GBAGBO parce que selon eux, de par ses origines, il ne méritait pas de diriger ce pays, non je ne les croirai pas. C’est le pré-requis avant toute tentative de réconciliation.>>
Très sincèrement.
Justin KATINAN KONÉ.
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