Procès Gbagbo: Le nouveau DG de la Police nationale cité par son prédécesseur Bredou M’bia

Le procès à la CPI de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a repris ce lundi matin, devant le tribunal de première instance 1 présidé par le juge Cuno Tarfusser. Le témoin entendu depuis près d’une semaine est l’ex-Directeur général de la Police nationale, le général Bredou M’bia. Ce matin, le substitut du procureur Mcdonald qui n’a que deux heures pour achever son interrogatoire veut arracher au témoin de quoi démontrer la responsabilité de Laurent Gbagbo et de son gouvernement dans les crimes lors de la crise post-électorale.

Sur le sujet, le procureur a voulu que le témoin explique à la Cour pourquoi le gouvernement Gbagbo a limogé Youssouf Kouyaté, actuel DG de la police nationale, mais préfet adjoint de la police chargé des opérations de la ville d’Abidjan à l’époque des faits. 

« Feu Ehouman Nathanaël, responsable du GSPR et le général Dogbo Blé m’avaient demandé de limoger le commissaire Kouyaté. J’ai refusé de le faire parce qu’ils ne sont pas mes supérieurs hiérarchiques. Après, le président Gbagbo aussi m’a demandé de le limoger. Le président m’a demandé qu’il soit relevé de son poste, en présence du ministre de l’Intérieur. C’est par arrêté ministériel qu’il l’a fait partir de son poste », a déclaré Bredou M’bia.

La raison de cette action à l’encontre de Kouyaté est crise de confiance, à en croire le témoin. Car les autorités ivoiriennes soupçonnaient le commissaire Kouyaté de connivence avec la rébellion, à l’époque des faits.  « Pendant la période de guerre, le commissaire Kouyaté avait perdu son père. Mais du fait de la situation de guerre, il n’a pas pu se rendre aux funérailles de son père à Bouaké. Il a été représenté aux obsèques par Chérif Ousmane, un chef des rebelles. Ils ont donc établi qu’il y a une relation entre lui et la rébellion », a expliqué l’ex-Dg de la Police nationale.

Mais si Bredou M’bia n’a pas voulu le limogeage de son successeur à la tête de la police nationale, c’est parce qu’il considérait que celui-ci « n’avait pas commis de faute ».