Les avocats des parties civiles ont estimé, au cours de leurs plaidoiries finales du procès de Simone Gbagbo pour crime contre l'Humanité, que l'ex-première dame était coupable, l'accusant d'avoir été "plus calife que le calife" lors de la crise ivoirienne. Le procureur doit prononcer son réquisitoire ce mardi.
« Mme Gbagbo a reçu 44 fois le ministre des Finances. Son mari 13 fois. Elle a reçu 37 fois le ministre de la Défense, son mari Laurent Gbagbo huit fois », a lancé ce lundi 27 mars Diomande Vafoungbe, avocat des parties civiles, qui a épluché et comparé à l’audience les agendas de l’ex-première dame et de l’ancien président Laurent Gbagbo sur plusieurs années.
« C’est dire toute la place qu’avait Mme Gbagbo auprès de son mari […]. Elle était la co-calife, l’autre calife plus calife que le calife », a insisté Diomande Vafoungbe, l’accusant de se « comporter comme un chef de l’armée […]. Elle était au cœur du système, les unités venaient lui rendre [des] comptes. »
« Il y a un prix à payer et ce prix, c’est qu’elle soit déclarée coupable », a-t-il conclu, exhibant des factures d’achats d’armes et un courrier de miliciens sur le terrain.
« Nous ne l’avons pas vue sur le terrain en train de tenir une kalach’ mais du point de vue mental, intellectuel […], lorsque quelqu’un est l’auteur intellectuel, c’est justement sur la base des responsabilités. L’ancien vice-président de la RDC, Jean-Pierre Bemba, a pris 18 ans devant la CPI. C’est la même règle. Jean-Pierre Bemba n’était pas sur le terrain avec ses troupes. C’est la même chose pour Mme Gbagbo ».
Avec Jeune Afrique
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