Situation sociopolitique : Côte d’Ivoire, Un Sénat pas comme les autres !

Non seulement, le président de cette nouvelle institution a été élu, une semaine avant, sans ces 33 membres encore dans l’ombre. Mais, alors que l’on pensait qu’ils seraient nommés avant la rentrée officielle, tel ne fut pas le cas. Et l’on se demande quand cela se fera. Vraiment extraordinaire tout ça !

De cette situation, plusieurs questions. Quel est le statut des 33 membres du Sénat qui doivent être désignés par le chef de l’Etat ? De qui répondent-ils et de qui dépendent-ils ? Que valent les textes votés en leur absence ? Où seront-ils là pour servir de faire valoir ? Finalement, quel est le sens de ce type Sénat que le pouvoir a imposé aux Ivoiriens ?

Le Sénat ivoirien, tel qu’il se présente, est vrai atypique. En plus de sa configuration ambigüe, il n’a rien des autres Sénats dans son fonctionnement. Ailleurs, dans les démocraties que la Cote d’Ivoire veut copier, le Sénat, une des chambres du parlement, est au-dessus de l’Assemblée nationale. Ses décisions sont prépondérantes à celles de l’Assemblée nationale.

En Côte d’Ivoire, c’est le contraire. C’est plutôt l’Assemblée nationale qui est prépondérante. La voix de son président prime sur celle  du président du Sénat. Finalement pourquoi un Sénat en Côte d’Ivoire, s’il ne peut contrer une Assemblée nationale que l’Exécutif veut contrôler. C’est pourquoi, pour beaucoup d’Ivoiriens, le Sénat ivoirien est un garage politique.

Mais le président de la république, Alassane Ouattara, rassure : « Le Sénat, c’est la chambre de la sagesse. Ce n’est pas un luxe, mais une nécessité du développement qui avec une seconde lecture, un  autre regard sur les textes enrichit notre jeune démocratie. Le sénat devient ainsi un cadre de réflexion de haut niveau ».