Fatoumata Ndiaye, directrice de l’Unicef : « Les adultes n’écoutent pas ce que les enfants disent… »

La directrice exécutive adjointe de l’Unicef, Fatoumata Ndiaye, a pris part à la conférence des Premières dames de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel sur les violences, la traite et le travail des enfants, à Abidjan. Dans son intervention, elle a révélé que les adultes n’écoutent pas ce que les enfants disent.

« Un sondage soumis à plus de 30.000 jeunes Ivoiriens, à travers la plateforme U-Report, a permis à l’Unicef de demander aux jeunes s’ils croyaient que leur opinion était prise en compte. Plus de 60% d’entre eux ont répondu par la négative. Au regard des évidences du U-report, il me semble que nous, les adultes, décideurs, parents, grands-parents, tantes, oncles… n’écoutons pas ce que les enfants nous disent », a-t-elle informé. C’est pourquoi elle a souligné que les adultes peuvent et doivent  faire mieux».

Dans son plaidoyer, Mme Ndiaye a indiqué qu’on doitinvestir davantage dans la protection des enfants dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel. « Parce qu’encore aujourd’hui, dans la région, 9 enfants sur 10 ont subi une forme ou une autre de discipline violente. 4 jeunes femmes sur 10 ont été mariées alors qu’elles étaient toujours des enfants. Les mutilations génitales féminines, une pratique douloureuse, dangereuse et humiliante, sont encore pratiquées dans 16 pays de la région. 1 enfant âgé de 5 à 17 ans sur 4 travaille dans des conditions dangereuses ou difficiles. Moins de 50% des enfants dans la région ont un certificat de naissance, un nom, une identité légale et une nationalité. Mais au-delà des statistiques, un enfant qui souffre de l’une ou l’autre de ces situations, est un enfant de trop. La souffrance d’un enfant met non seulement son avenir en péril mais aussi toute une nation, tout un peuple, toute une région, tout un continent… toute l’humanité», a-t-elle étayé.

Cependant, elle a salué l’engagement solennel des Première dames et a dit espéré que cela permettra la mise en œuvre des programmes nationaux pour accélérer l’atteinte des objectifs du développement durable. Elle a félicité les organisateurs qui ont offert cette opportunité qui vise à protéger les enfants contre les violences, les abus et les exploitations. Au cours de son séjour du 16 au 20 octobre en Côte d’Ivoire, Mme Ndiaye a visité les programmes de l’Unicef en Côte d’Ivoire et a rencontré les autorités ivoiriennes.