Règne des microbes à Abidjan / Les Ivoiriens accusent Ouattara sur RFI

Le phénomène des enfants ‘’microbes’’ en Côte d’Ivoire, particulièrement à Abidjan, a été abordé par RFI ce jeudi 24 août 2017. La radio a donné la parole aux auditeurs pour exprimer leur opinion sur la question.

Dans leur ensemble, les auditeurs qui ont appelé ont accusé le président Ouattara et son gouvernement. Ils ont dénoncé l’impunité dont jouissent les enfants ‘’microbes’’. Pour eux, le fait que le président Ouattara refuse qu’on appelle ces enfants ‘’microbes’’ mais plus des personnes ‘’en conflit avec la loi’’ et aussi l’injonction aux forces de l’ordre de ne pas user de violences envers eux, est une caution morale, une permission qu’il donne à ces enfants d’agresser, de voler et de tuer et d’endeuiller des familles.

« Changer l’appellation est une façon de les protéger », a dit un auditeur. Pour lui, cette protection vient du fait que ces « enfants auraient participé à l’avènement de Ouattara au pouvoir », à travers le rôle joué avec le commando invisible. Un autre auditeur a affirmé que le gouvernement ne prend pas à bras le corps le problème et laissent ces délinquants tuer parce qu’il n’en est pas victime. « Le phénomène ne touche pas à la sûreté de l’Etat, c’est pourquoi les autorités ne réagissent. Mais si la sûreté de l’Etat était touchée, ils allaient vite réagir », dit-il.

Comme solutions, des auditeurs ont demandé que l’on donne « les moyens à la police pour éradiquer le phénomène », que l’on donne les moyens pour refaire leur éducation. Ils n’ont manqué de relever que les chefs de ces enfants sont des chefs de gangs qui les arment et les envoient dans les rues. Un auditeur a donné un témoignage de ce qu’il a vécu, il y a quelques, à Agban. Selon lui, une quarantaine d’enfants âgés de 10 à 15 ans, armes à la main ont braqué une pharmacie et une banque, mis au respect toutes les populations riveraines. Il a fallu une intervention des forces de l’ordre pour les arrêter et prendre leurs armes. Une autre auditrice a aussi raconté un méfait de ces enfants ‘’microbes’’. Elle s’étonne qu’on interdise de tirer sur ces délinquants. « On ne doit pas les tuer, mais eux Ils ont le droit de nous tuer, de nous prendre tous nos biens ? », interroge-t-elle.

Tous les intervenants ont vivement demandé au gouvernement de prendre ses responsabilités parce que, pour eux, les opérations ‘’éperviers’’ ont été un échec. Ils veulent que des centres de réinsertion, de formation, de désintoxication soient ouverts et que le problème soit traité à fond. De façon générale, des états généraux ont été conseillés pour traiter le problème de la sécurité.

Ces auditeurs sont unanimes que « le sentiment d’impunité encourage les enfants » à continuer de sévir.