Mali : 14 civils tués à Léré faute d’avoir respecté le blocus imposé par les jihadistes
Ces derniers jours, cette commune du centre du Mali a été la cible de plusieurs attaques menées par le Jnim, qui avait imposé un ultimatum aux habitants, leur enjoignant de quitter la ville.
Quatorze civils maliens ont été tués par des jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, affilié à Al-Qaïda) ces derniers jours dans la localité de Léré, dans le centre du Mali, ont annoncé des sources locales et militaire, ainsi que de rescapés. Lundi, « il y a eu un assaut par le Jnim et ils ont enlevé douze personnes qu’ils ont ensuite tuées », a témoigné un responsable local s’exprimant anonymement pour des raisons de sécurité.
Deux bergers, enlevés quatre jours avant l’assaut, ont été « trouvés morts à quelques kilomètres de la ville », a ajouté cette source, qui affirme que les jihadistes accusaient ces civils « d’être complices des FAMa [Forces armées maliennes] ».
Un homme qui a fui Léré pour trouver refuge en Mauritanie a affirmé que les jihadistes avaient donné « un ultimatum de vingt-quatre heures » pour quitter la ville, et « ceux qui n’ont pas pu partir ont été tués ». « Ceux qui ont refusé de partir ont été assassinés ou pris en otage », a indiqué un autre habitant de la ville, réfugié en Mauritanie. Depuis deux semaines, les jihadistes du Jnim imposent un blocus sur cette localité du centre.
« Nous avons reçu des informations selon lesquelles il y a eu 14 personnes, des civils hommes, qui ont été exécutées. Il y a eu des centaines de personnes qui ont fui ces dernières quarante-huit heures », a affirmé une source onusienne. Le Jnim reproche aux habitants de n’avoir « pas respecté les conditions qu’ils avaient fixées », explique cette même source. Une source sécuritaire basée à Tombouctou confirme « l’exécution d’au moins dix personnes », tout comme un militaire qui s’est rendu à Léré « pourconstater le massacre ».
Dans le reste du pays, les jihadistes du Jnim accentuent depuis le mois de septembre la pression sur la junte malienne en imposant des blocus sur plusieurs localités, ainsi que sur les camions-citernes transportant du carburant. Cette stratégie d’étouffement de l’économie se fait désormais ressentir jusque dans la capitale.
La cartographie récente des attaques montre que le Jnim cherche à isoler Bamako, en multipliant les opérations sur les routes alentour. Face à la dégradation de la situation, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé fin octobre le retrait de leur personnel non essentiel du Mali, et plusieurs ambassades ont demandé à leurs ressortissants de quitter le territoire.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion