Traqué au Cameroun et au Nigeria, Issa Tchiroma trouve refuge en Gambie
Depuis la présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025, Issa Tchiroma Bakary vit en fuite. Arrivé deuxième avec 35,19 % des voix selon les résultats officiels, l’opposant conteste la victoire de Paul Biya et affirme être victime de répression politique. Craignant pour sa sécurité, il a finalement trouvé un refuge provisoire en Gambie, après avoir échappé à plusieurs tentatives d’arrestation au Cameroun puis au Nigeria.
Juste après la proclamation des résultats, la tension monte à Garoua, sa ville d’origine. Des descentes policières visent son entourage et son domicile. Tchiroma est alors exfiltré discrètement vers Yola, dans l’État d’Adamawa, au Nigeria.
Mais son séjour au Nigeria ne dure pas longtemps. Sa présence y crée des tensions politiques. Le gouverneur de l’Adamawa, Ahmadu Umaru Fintiri, envisage un moment de l’arrêter, avant d’abandonner faute de demande officielle d’extradition venue de Yaoundé.
Prié de limiter ses apparitions médiatiques, placé sous la protection de notables peuls, Tchiroma voit la situation se compliquer au fil des jours. Au Cameroun, plusieurs cadres de son mouvement sont arrêtés. Son réseau se fragilise, et la pression se resserre.
Le 7 novembre, il quitte finalement Yola pour la Gambie. Le 23 novembre, les autorités gambiennes confirment sa présence sur leur territoire. Banjul parle d’un accueil « humanitaire et temporaire », sans préciser combien de temps il pourra rester. Des discussions seraient en cours entre la Gambie, le Nigeria et le Cameroun, mais rien n’a filtré jusqu’ici.
L’avenir d’Issa Tchiroma reste donc incertain. Entre la fermeté affichée du régime camerounais face à ses opposants et l’absence de statut clair en Gambie, il demeure l’un des symboles les plus visibles du climat tendu qui règne au Cameroun depuis la réélection de Paul Biya, 43 ans après son arrivée au pouvoir.
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