Crise préélectorale : le PPA-CI déplore deux morts lors de marches de l’opposition
À l’issue d’une réunion extraordinaire de son Conseil stratégique et politique, le parti a annoncé que Laurent Gbagbo s’adressera « dans les tout prochains jours » au peuple ivoirien. Réuni au siège du parti à Attoban (Abidjan), le Conseil stratégique et politique (CSP) du PPA-CI a examiné la situation politique nationale, dans un contexte marqué par de fortes tensions entre le pouvoir et l’opposition. Dans un communiqué publié à l’issue de cette rencontre, le PPA-CI accuse le président Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat, de « dérives autocratiques » et de refuser tout dialogue politique en vue de garantir un scrutin « inclusif, juste et transparent ». Le parti reproche également au chef de l’État d’avoir « instrumentalisé les institutions de la République » pour écarter plusieurs candidats majeurs de l’opposition, dont Laurent Gbagbo (PPA-CI), Cheick Tidjane (PDCI-RDA) et Pascal Affi N’Guessan (FPI), tous recalés par le Conseil constitutionnel.
Deux morts lors des manifestations
Le PPA-CI est également revenu sur les manifestations organisées récemment par le Front commun PPA-CI/PDCI, appuyé par d'autres partis de la coalition de l'opposition (CAP-CI), pour protester contre les exclusions et exiger des élections transparentes. Selon le communiqué du CSP, la marche du 11 octobre à Abidjan, ainsi que d'autres rassemblements à l'intérieur du pays, ont été sévèrement réprimés par les forces de l’ordre.
Le bilan provisoire avancé par le parti fait état de deux décès : Un bébé de deux ans, mort asphyxié par des gaz lacrymogènes à Abié (département d’Adzopé). Allouan Ernest, un jeune manifestant touché par balle à Bonoua, décédé sur la table d’opération, contrairement à la version de la police nationale. En plus de ces victimes, le parti mentionne plus de 30 blessés et environ 700 interpellations, dont 65 personnes placées sous mandat de dépôt à l’ex-MACA (Maison d'arrêt d'Abidjan). Des cadres de l’opposition auraient également été visés par des attaques à leur domicile ou des tentatives d’enlèvement.
Appel à la résistance pacifique
Face à cette situation, le PPA-CI réaffirme sa volonté de poursuivre son combat pour « le respect de la Constitution, la démocratie et l’État de droit », aux côtés des autres forces politiques et de la société civile réunies au sein du Front commun. Le parti estime que le peuple ivoirien n’a d’autre choix que « la résistance » face à un régime qu’il qualifie de « dictatorial », et assure que son président, Laurent Gbagbo, suit de très près l’évolution de la situation politique. Un message à la nation est attendu dans les jours à venir.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion