Adama Touré, le Président de la Coordination Nationale des Gares Routières de Côte d'Ivoire (CNGR-CI), exprime une profonde inquiétude face à l'état de dégradation et à l'occupation illégale des gares routières dans la commune d'Adjamé.

Le premier point soulevé par M. Touré concerne le cadre de travail des transporteurs. Il décrit la situation comme étant d'une léthargie indescriptible. Bien que ces gares soient des nœuds vitaux reliant Abidjan à l'intérieur du pays et même à la sous-région, accueillant des millions de personnes, l'État n'aurait pas assuré les conditions d'hygiène et de salubrité nécessaires.

Il insiste sur la responsabilité de l'État à garantir un environnement correct pour éviter la propagation de maladies et de pandémies, surtout dans un lieu où circulent des millions de personnes. Il souligne que les transporteurs contribuent de manière significative à l'économie nationale, payant des taxes s'élevant à plus de 300 milliards de FCFA par an, sans qu'aucune contrepartie ne leur soit reversée pour l'entretien et l'amélioration des infrastructures.

Un autre problème majeur est l'occupation anarchique et la perte de contrôle de certaines zones. M. Touré dénonce l'émergence de compagnies de transport non intégrées au tissu urbain consolidé, qui embarquent des passagers dans des environnements peu accueillants. Certains individus se seraient autoproclamés responsables de la gestion de ces espaces, habillant des jeunes pour qu'ils opèrent de manière informelle.

De plus, l'insalubrité et la pollution générées par les activités, telles que les odeurs et les fumées d'échappement, contribuent à la détérioration du quotidien des riverains, qui signalent également un accroissement de l'insécurité (vols, violence). Bien que conscients de l'insalubrité, de nombreux résidents restent en raison des avantages liés à la proximité de cet espace public urbain dynamique.

Enfin, le Président de la CNGR-CI rappelle la promesse non réalisée d'une nouvelle gare routière moderne à l'emplacement de l'ancienne casse d'Adjamé. Bien qu'il reconnaisse les efforts du Président Alassane Ouattara concernant les voiries, il avertit qu'ils ne pourront pas maintenir cette situation de précarité indéfiniment. Il appelle à une rationalisation et une optimisation de l'utilisation de l'espace foncier par la mise en place d'une gare routière dynamique et officielle.