En Côte d’Ivoire, les procès des hommes politiques sont loin d’être finis. Comme en témoigne l’ouverture le mercredi 19 mai, celui de l’ex-président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro et de ses proches. Et, Alassane Ouattara, chef de l’État ivoirien se retrouve au cœur des reproches de l’opposition ivoirienne. Invité par la chaîne Life TV, Pascal Affi N’Guessan a profité de l’occasion pour fustiger le régime d’Abidjan.

« J’ai l’impression que monsieur Ouattara veut battre un record en matière de condamnation, cela est triste, pitoyable et dommage pour la Côte d’Ivoire et cela ne ressemble pas à un pays qui veut avancer, un pays démocratique (…). Je constate qu’ici en Côte d’Ivoire qu’il y a trop de procès politiques (…). Il faut arrêter cela, car ceci ne règle aucun problème. On a mis Gbagbo en prison pendant 10 ans et bientôt Gbagbo sera là, c’est-à-dire que la déportation n’aura servi à rien. Il sera en face de lui, dites-moi comment il va gérer Gbagbo », s’est-il interrogé.

Le président légal du FPI n’a évité aucun sujet notamment celui du tribalisme et du clientélisme. Déjà en 2011, lors de son premier voyage en France, le président Ouattara qui avait promu de nombreux ressortissants du nord à des postes clés s’était justifié en ces termes « c’est le rattrapage ethnique ». Pascal Affi N’Guessan fidèle à son franc-parler n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer cette façon de gouverner.

« Nous devrons prendre conscience que cette gouvernance va conduire le pays à la catastrophe si on ne l’arrête pas (…). Nous sommes dans un régime clanique assis sur deux éléments: le tribalisme et le clientélisme », a-t-il dénoncé.

Concernant la réconciliation nationale qui est pratiquement au point mort, l’ex-Premier ministre ivoirien a soutenu que l’ancien chef de l’Etat (Laurent Gbagbo), acquitté par la Cour pénale internationale, est le chaînon manquant de la cohésion sociale.