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Evaluation et accréditation / Pr. Sess Daniel (S.E du CRESAC)  « l’Etat doit motiver les entreprises »

Auteur: César DJEDJE MEL - ivoirematin.com

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La qualité des services est une préoccupation des Etats membres du Centre Régional d’Évaluation en Éducation , Environnement , Santé et d’Accréditation en Afrique (CRESAC). Secrétaire Exécutif de cet organisme sous-régional, Pr. Sess Essiagne Daniel explique dans cette interview les nouveaux challenges de la structure. C’était le mercredi 12 octobre 2016, au siège du CRESAC, à Abidjan-Cocody.

Quel est le rôle principal du CRESAC ?

Le rôle de ce centre à vocation régionale, issu du programme d’appui des pôles régionaux de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), est de faire la promotion de la qualité qui passe par beaucoup d’outils dont l’accréditation qui est un élément majeur.

Qui évaluez-vous ? Est-ce uniquement les établissements de santé ?

Nous évaluons les organismes d’évaluation de la conformité. Dans le métier, il y a ceux qui sont évalués et ceux qui évaluent. Ce sont des organismes de certification tels que Codinorm en Côte d’Ivoire, qui sont des services d’inspection des Etats que l’on trouve dans le privé ou dans le public. Nous évaluons aussi les laboratoires d’essai ou des laboratoires d’étalonnage, de biologie médicale, etc. Ce sont aussi les autres structures qui font de la surveillance et d’évaluation de la conformité.

Quels risques la population court avec des établissements non évalués ?

Bien sûr qu’il y a d’énormes risques à ne pas se faire évaluer. S’auto-évaluer, c’est comme un homme fait son bilan. Si vous ne le faites pas, vous ne pourrez pas savoir si vous avez des forces, des faiblesses ; ni voir les menaces que vous courrez. Vous pouvez même perdre des opportunités d’affaires. C’est un outil majeur en matière de qualité, et l’accréditation vient pour parfaire. Mais tout cela demande des moyens, surtout pour l’accréditation. Dans le domaine de la santé, on peut aboutir à mort d’hommes s’il existe des risques d’infections nosocomiales. Ailleurs, c’est obligatoire. En France, la certification est obligatoire pour les structures de la santé. L’accréditation est aussi obligatoire pour les laboratoires de santé. C’est un choix, un engagement politique. Lorsqu’on demande à une structure d’aller à l’accréditation, il faut qu’elle ait les moyens. Mais l’Etat peut obliger les structures à aller à l’accréditation, seulement il faudra assortir cela de motivations comme ça se fait en France depuis pratiquement trois ans. Là-bas, quand vous êtes certifiés, on vous donne une enveloppe pour vous accompagner. Pareil lorsque vous êtes accrédités.

10 ans après sa création, le CRESAC a obtenu son adhésion à l’ILAC dont vous vous réjouissez. A ce jour, que vous apporte cette affiliation ?

C’est très important d’être affilié à l'ILAC (l'International Laboratory Accreditation Cooperation). C’est un atout fort qui vous donne un rayonnement au niveau international et qui vous permet de redorer votre image. Par ricochet, les entreprises que vous accréditez deviennent crédibles. Et pour l’Etat de Côte d’Ivoire, c’est une bonne image. Cette affiliation rejaillit sur notre organisation car pour être reconnu par l'ILAC, il faut respecter les règles fondamentales qui sont contenues dans la norme ISO 17011 qui régit les organismes d’accréditation.

Où en êtes-vous avec la ratification de la convention internationale et combien de nouveaux pays ont adhéré au CRESAC?

Il faut d’abord indiqué que le CRESAC est constitué de Cinq Etats membres que sont le Gabon, le Bénin, le Cameroun, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. La convention internationale qui réunit les membres a fait l’objet d’une révision en septembre 2015 par les experts des Etats membres. Du fait de la mutation du Comité de suivi en Secrétariat exécutif et dans la perspective de notre affiliation à l'ILAC, il fallait obéir aux exigences de la norme 17 011 qui concerne les organismes d’accréditation. C’est ce que nous avons fait. Cet acquis majeur avec l'ILAC nous a permis de suivre des laboratoires en termes d’audit, d’évaluation et d’accréditation. C’est déjà un plus. Mais aussi d’attirer à travers ce nous faisons d’autres pays. Il y en a qui sont à la porte et qui attendent depuis longtemps. C’est l’exemple du Congo qui nous a écrit officiellement, du Tchad, de la Mauritanie, du Burkina Faso. Mais il faut absolument que la convention internationale soit ratifiée par les Etats membres.

Ce sera quand ?

Cela est en train de se faire. Les textes sont au niveau des Etats membres. La Côte d’Ivoire où se trouve le siège va les ratifier,ensuite le Sénégal et les autres pays suivront. Mais si trois de ces cinq pays ratifient, c’est déjà suffisant pour que les pays qui frappent à notre porte fassent leur entrée. Le processus est en bonne voie parce que nos autorités, à travers les ministères des Affaires étrangères, ont pris à bras le corps cette convention pour que la ratification puisse voir le jour.

En tant Secrétaire exécutif du CRESAC, quelles sont vos priorités aujourd’hui?

Nos priorités, c’est d’accréditer dans le domaine de l’éducation tant au niveau de l’enseignement primaire, secondaire que du supérieur. Puisqu’au Sénégal par exemple, ils font des évaluations au niveau du primaire pour rendre performant et efficace leur système éducatif. Au niveau de la santé, nous voulons accréditer les laboratoires de biologie, évaluer les services, de même que l’environnement. Nous avons rencontré récemment le ministre de l’Environnement en charge du développement durable qui nous a bien reçus et qui a donné des instructions à ses collaborateurs pour que nous puissions travailler ensemble et sortir des référentiels spécifiques à l’environnement, avec des techniques de vérification et de contrôle . Ce sont donc les trois axes prioritaires d’intervention en termes d’évaluation et d’accréditation. Je voudrais ajouter que de par notre affiliation à l'ILAC, logiquement aucun autre organisme accréditeur ne peut venir faire des accréditations dans l’espace du CRESAC. C'est l’un des principes majeurs de l'ILAC.

Apparemment tout va bien chez vous et on pourrait dire que vous avez les moyens de votre politique !

Nous pouvons dire que tout va bien parce que la Côte d’Ivoire qui a décidé d’abriter le siège du CRESAC honore ses engagements en termes financiers. Elle n’a jamais cessé de le faire car elle s’est engagée, pour au moins une vingtaine d’années, à contribuer à notre évolution. Je voudrais profiter de cette occasion pour rendre un vibrant hommage au chef de l’Etat et à toutes nos autorités compétentes d’avoir accepté de nous accompagner et de nous permettre d’entrer dans l’émergence à l’horizon 2020 que prône le Président de la République . Le CRESAC est donc un outil important pour l’émergence. Notre politique aussi, c’est de générer des fonds propres et de travailler avec des partenaires .Nous faisons également beaucoup de lobbying auprès des autres Etats membres qui doivent fournir les ¾ de notre budget en terme de contribution.

Le CRESAC étant un atout pour la Côte d’Ivoire, les structures ivoiriennes vous sollicitent-elles ?

Je disais tantôt que Côte d’Ivoire est signataire de l’avant-projet et va ratifier la convention dont elle est partie prenante. Le ministère de la Santé nous autorise à accréditer les laboratoires, nous avons élaboré cinq référentiels, le dossier des patients, la gestion des déchets médicaux sanitaires, la gestion des infections nosocomiales. On voit la volonté et l’engagement de la Côte d’Ivoire. Il n’y a aucun problème à ce niveau. Nous sommes rassurés et nous faisons confiance à la Côte d’Ivoire. Dans les autres Etats, nous faisons le lobbying pour qu’ils puissent s’approprier véritablement le CRESAC.

Réalisée par César DJEDJE MEL

Auteur: César DJEDJE MEL - ivoirematin.com
Publié le: Mardi 08 Novembre 2016

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