Louisville, États-Unis – Au moins onze personnes ont péri dans l'écrasement spectaculaire d'un avion-cargo de la compagnie américaine UPS survenu mardi après-midi à Louisville, dans le centre-est des États-Unis. Le bilan, déjà tragique, devrait s'alourdir à douze victimes, selon le gouverneur de l'État.

Défaillance moteur au décollage

L'appareil, un McDonnell Douglas MD-11, devait assurer la liaison vers Hawaï. L'accident a eu lieu immédiatement après le début de sa course au décollage de l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville.

Les premières conclusions de l'enquête menée par le NTSB (Agence américaine de sécurité des transports) suggèrent une défaillance mécanique critique. Selon Todd Inman, un enquêteur dépêché sur place, les images de surveillance aéroportuaire sont formelles :

« Les images des caméras de surveillance de l’aéroport montrent le moteur gauche qui se détache de l’aile pendant l’accélération au décollage. »

Le moteur est resté sur le tarmac, tandis que l'avion, dont une vidéo amateur a montré l'aile gauche en feu, a poursuivi sa course avant d'exploser.

Scène de destruction et enquête

L'avion s'est écrasé environ 5 km plus loin, détruisant des bâtiments et créant un immense brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres dans une zone de hangars et de parkings. Le gouverneur du Kentucky a précisé que l'appareil aurait percuté « de manière assez directe » une installation de recyclage de pétrole.

Trois membres d'équipage étaient à bord de l'avion d'UPS, dont la division aérienne est basée à Louisville, son principal hub aux États-Unis.

Les deux enregistreurs de vol, les « boîtes noires », ont été rapidement récupérés et envoyés à Washington pour une analyse qui devrait éclaircir les causes exactes de la tragédie.

Conséquences logistiques et contexte national

En réaction à l'accident, UPS a suspendu toutes ses opérations de tri à Louisville pour la deuxième journée consécutive. Les vols à l'aéroport Mohamed-Ali ont cependant été rétablis mercredi, a annoncé le maire Craig Greenberg.

Cet événement survient dans un contexte de forte tension dans le transport aérien américain, déjà fragilisé par les conséquences d'une paralysie budgétaire au Congrès (le "shutdown"). Le manque de contrôleurs aériens – qui travaillent sans être payés depuis le 1er octobre – entraîne un fort absentéisme, menant à de nombreux retards et annulations de vols à travers le pays. Le gouvernement a d'ailleurs demandé aux compagnies aériennes de réduire leur nombre de vols dès vendredi pour alléger la pression sur le contrôle aérien.

Le dernier accident aérien majeur aux États-Unis remontait au 29 janvier (date non précisée dans l'article original, mais l'information reste factuelle) près de Washington, impliquant la collision d'un hélicoptère militaire et d'un avion de ligne, qui avait coûté la vie à 67 personnes.