La Garde civile espagnole d’Almería a annoncé le démantèlement d’une organisation criminelle transnationale d’envergure. Baptisée opération Anisakis, l’enquête a permis de mettre au jour une logistique sophistiquée reliant le Maroc à la Belgique, en transitant par l’Espagne et la France.

Une couverture légale pour un trafic illicite

Pour acheminer la drogue, les trafiquants utilisaient une stratégie audacieuse : ils exploitaient une compagnie de bus tout à fait légale. Les cargaisons de haschisch étaient dissimulées dans des doubles fonds aménagés au sein des systèmes de réfrigération des autocars de passagers. Cette méthode permettait au réseau de traverser les frontières européennes en minimisant les risques lors des contrôles douaniers.

Le bilan de l'opération

L'intervention, fruit d'une étroite collaboration entre la police espagnole et les autorités marocaines, s'est soldée par des résultats probants :

1. Arrestations : 5 personnes interpellées à Almería, Roquetas de Mar, Vícar et Melilla.
2. Saisies matérielles : 140 kg de haschisch, 15 véhicules et du matériel technologique de pointe.
3. Saisies financières : Plus de 130 000 euros en liquide ont été retrouvés lors des 8 perquisitions effectuées.

Un volet financier colossal

Au-delà du trafic de stupéfiants, l'enquête a révélé une structure complexe de blanchiment d'argent. Les autorités ont procédé à des saisies préventives massives pour un préjudice économique estimé à 2,8 millions d'euros, incluant :

1. 19 comptes bancaires gelés.
2. 50 véhicules supplémentaires saisis.
3. 28 propriétés immobilières bloquées.

Une tête pensante basée en France

Le cerveau présumé de l'organisation a été localisé dans le nord-est de la France, à proximité de la frontière belge. Depuis cette position stratégique, il supervisait l’ensemble des opérations, réceptionnait les cargaisons de drogue à leur arrivée sur le sol européen et organisait leur distribution finale vers le marché belge.