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Le président argentin Javier Milei sort renforcé des élections de mi-mandat

Auteur: Ivoirematin

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Le président argentin Javier Milei sort renforcé des élections de mi-mandat

(Buenos Aires) Le président argentin Javier Milei a remporté des victoires importantes dans des circonscriptions majeures lors des élections de mi-mandat de dimanche, obtenant un vote de confiance crucial. Ce résultat consolide sa position pour mettre en œuvre son programme radical de libre marché, d'autant plus qu'il bénéficie du soutien de milliards de dollars de l'administration Trump.

Le parti au pouvoir de M. Milei, La liberté avance (LLA), a dépassé les attentes en remportant plus de 40 % des suffrages lors du scrutin national, qui renouvelait près de la moitié de la chambre basse du Congrès. Selon les décomptes des médias locaux, basés sur les chiffres officiels avec plus de 97 % des votes comptabilisés, LLA a également conquis six des huit provinces qui votaient pour un tiers du Sénat.

Ces performances électorales sont bien supérieures aux prévisions des analystes. Le mouvement d'opposition populiste de gauche, le péronisme, n'a recueilli qu'un peu plus de 31 % des voix, ce que les analystes qualifient de pire résultat pour l'alliance depuis des années.

M. Milei a annoncé que son parti avait augmenté sa représentation à la chambre basse de 37 à 101 sièges, et au Sénat de 14 sièges supplémentaires, portant son total à 20 sénateurs. Ce bon score lui assure un soutien suffisant au Congrès pour maintenir ses vetos présidentiels, se prémunir contre toute tentative de destitution et faire avancer ses ambitieux projets de réformes fiscales et du travail dans les mois à venir.

Célébration et fin d'une ère

Au siège du parti à Buenos Aires, un Milei triomphant a fait son apparition sur scène, entonnant des paroles de "Je suis le roi d’un monde perdu !", la chanson de métal devenue son hymne.

Acclamé par ses partisans, le président a interprété cette victoire comme la preuve que l'Argentine tourne le dos à des décennies de péronisme, responsables de la réputation du pays entachée par des défauts de paiement répétés sur sa dette souveraine.

« Le peuple argentin a laissé la décadence derrière lui et a opté pour le progrès », a déclaré M. Milei, remerciant « tous ceux qui ont soutenu les idées de liberté pour rendre à l’Argentine sa grandeur ».

L'élection a suscité un intérêt inédit à Washington et à Wall Street, notamment après que le président américain Donald Trump a laissé entendre qu'une défaite de son allié pourrait remettre en question une aide financière de 20 milliards de dollars américains destinée à l'Argentine en difficulté.

Malgré l'enjeu international et le vote obligatoire, l'enthousiasme ne s'est pas traduit par une forte participation en Argentine : le taux s'est établi à un peu moins de 68 %, l'un des plus bas depuis le retour à la démocratie en 1983.

Défis économiques et politiques persistants

Allié idéologique clé de Donald Trump, M. Milei avait beaucoup à gagner de ces élections pour consolider ses politiques de réduction des dépenses publiques et de libéralisation économique, après des décennies de déficits et de protectionnisme.

L'analyste politique Sergio Berensztein a confirmé que « les élections ont été bien meilleures pour le gouvernement que ne le prévoyaient les sondages ».

Cependant, il a mis en garde : « C’est un coup de pouce qu’il convient de prendre avec prudence, car la situation reste difficile, tant sur le plan économique que politique ».

Le gouvernement doit éviter une crise monétaire qui menace depuis qu'une défaite majeure de l'opposition péroniste lors des élections provinciales le mois dernier a provoqué la panique des marchés et une chute du peso, nécessitant l'intervention extraordinaire du Trésor américain.

De plus, des scandales, notamment des allégations de corruption visant la sœur puissante du président, Karina Milei, ont terni l'image du président en tant que fervent pourfendeur de la corruption, heurtant des électeurs déjà éprouvés par ses mesures d'austérité.

Bien que les coupes budgétaires aient permis de faire chuter l'inflation d'un sommet annuel de 289 % en avril 2024 à 32 % le mois dernier, de nombreux Argentins peinent à joindre les deux bouts. La hausse des prix dépasse celle des salaires et des retraites depuis la réduction des augmentations du coût de la vie. Les ménages paient plus cher l'électricité et les transports publics suite à la suppression des subventions, et le taux de chômage est en hausse depuis l'entrée en fonction du président.

Auteur: Ivoirematin
Publié le: Lundi 27 Octobre 2025

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