Cameroun : Me Alice Nkom lance trois jours de « Villes Mortes » en signe de résistance
L'avocate et porte-parole de l'opposant Issa Tchiroma Bakary a annoncé une série d'actions de résistance, incluant la suspension des activités économiques et ce qu'elle appelle « les régionales du peuple », à partir du dimanche 30 novembre 2025.
Me Alice Nkom, figure du barreau et porte-parole de l’opposant Issa Tchiroma Bakary – qui revendique la victoire à la dernière élection présidentielle –, a appelé à une nouvelle phase de contestation contre le régime de Yaoundé.
Dans une déclaration rendue publique, elle a annoncé trois jours consécutifs de « villes mortes », du dimanche 30 novembre au mardi 2 décembre 2025, assortis d'un plan d'action détaillé pour chaque journée.
L'appel à la résistance coïncide avec la tenue des deuxièmes élections régionales du Cameroun. Alors que les conseillers municipaux et chefs traditionnels se rendront aux urnes pour élire les 900 conseillers régionaux, Me Nkom propose une alternative numérique.
L'avocate n'a toutefois pas précisé l'objet exact de ce vote populaire ni les suites envisagées.
Le plan de « villes mortes » pour le lundi et le mardi prévoit une suspension générale des activités. Cette démarche fait écho aux « Ghost Town » (villes fantômes) régulièrement imposés les lundis dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par des séparatistes.
Selon Alice Nkom, l'objectif principal de cette résistance est de rappeler la revendication centrale : « le respect de la vérité des urnes » de l’élection présidentielle d’octobre dernier.
Bien que présentées comme une forme de boycott, ces actions de résistance ne devraient pas avoir un impact majeur sur le déroulement des élections régionales du 30 novembre.
En effet, le suffrage est indirect, signifiant que le corps électoral est composé uniquement des conseillers municipaux et des chefs traditionnels, et non du grand public. De plus, la grande majorité de ces grands électeurs locaux sont issus du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir, ce qui assure la continuité du processus institutionnel, même en l'absence du FSNC (parti d'Issa Tchiroma Bakary) et malgré le boycott.
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