Guinée : Des citoyens indignés par la fermeture des écoles pour soutenir le Général Doumbouya
Les cours ont été suspendus dans les établissements scolaires publics et privés de Kindia ce jeudi 30 octobre 2025, sur instruction des autorités éducatives, afin de mobiliser un soutien à la candidature du Général Mamadi Doumbouya pour l'élection présidentielle du 28 décembre. Cette décision, qui prive les élèves d'enseignement, provoque la colère et la consternation parmi les apprenants, leurs parents et une partie du personnel encadrant, comme le rapporte un correspondant de Guineematin.com sur place.
L'annonce de cette mesure, faite mercredi, intervient alors que Kindia rendait un dernier hommage à Elhadj Mamoudou Camara, le défunt Kountigui de la Basse Côte, accentuant le sentiment de frustration.
Oustaze Abdoul Aziz, enseignant, critique vivement le motif de cette suspension, estimant qu'elle aurait dû avoir lieu la veille pour honorer la mémoire du Kountigui. « C’est déplorable ce qui se passe maintenant dans notre pays. Perturber les cours dans toutes les écoles pour une manifestation politique ou pour soutenir une vision, c’est inadmissible, c’est insupportable. C’est hier mercredi que les autorités éducatives devaient prendre cette décision, car c’est hier que le Kountiguigbè, Elhadj Mamoudou Camara, a été dignement inhumé avec des hommages partout à travers le pays.
Si c’était hier, on aurait compris, parce qu’Elhadj Mamoudou Camara n’était pas une petite personne... Mais, ils nous ont montré qu’ils n’ont aucune considération pour l’âme du défunt guide qui a toujours œuvré pour la cohésion sociale, l’unité pour la paix », a-t-il déploré.
Seydouba Camara, élève en terminale (12ème année), dénonce également un acte « irréfléchi ». Il reconnaît l'objectif de la mobilisation – encourager la participation citoyenne et marquer un soutien symbolique au président de la transition – mais juge inacceptable ses conséquences sur l'éducation. « Ce n’est pas mauvais si on ne nous dérange pas à l’école. Mais, paralyser les cours, voire même fermer toutes les écoles privées et publiques, c’est extrêmement grave », a-t-il insisté.
Du côté des parents, on dénonce un « sabotage du droit à l’éducation ». Mohamed Lamine Mara, parent d’élèves, s’indigne : « C’est déplorable, car ils ne savent même pas réellement c’est quoi le droit à l’éducation. Sinon, l’école ne doit pas devenir un espace de mobilisation politique, surtout en pleine période académique. Ça ne peut pas aller dans un pays normal ».
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