L'Alliance des États du Sahel (AES) accélère la mise en place de sa force militaire unifiée. Ce vendredi 7 novembre 2025, les ministres de la Défense du Burkina Faso, du Mali et du Niger se sont réunis à Niamey pour finaliser les étapes cruciales de son déploiement.

🚀 Vers l'Opérationnalisation de la Force Unifiée

Le Général Abdourahamane Tiani, Président nigérien, a reçu en audience ses homologues : Sadio Camara (Mali), Célestin Simporé (Burkina Faso) et Salifou Mody (Niger). L'objectif est clair : accélérer le lancement opérationnel de cette force conjointe.

Les discussions se sont concentrées sur des aspects techniques et stratégiques de première importance :

1. La définition de la structure de commandement unifiée.
2. L'amélioration de la circulation du renseignement entre les trois armées.
3. La coordination des interventions sur un territoire partagé de 2,8 millions de kilomètres carrés, où les groupes armés circulent encore trop facilement.

Cette rencontre fait suite à celle du 19 octobre, lors de laquelle les chefs d'état-major (Moussa Diallo pour le Burkina Faso, Oumar Diarra pour le Mali, et Moussa Salaou Barmou pour le Niger) avaient déjà établi les fondements opérationnels d'une architecture militaire commune.

⚔️ Une Force de Frappe Autonome

Selon les annonces officielles, cette nouvelle armée comptera 5 000 soldats. Elle sera dotée de ses propres moyens aériens et terrestres, ainsi que de services de renseignement intégrés.

L'ambition est de disposer d'une force capable d'intervenir simultanément sur plusieurs fronts. Son quartier général est déjà installé à Niamey depuis fin juillet, avec un état-major opérationnel. Le ministre nigérien de la Défense a affirmé qu'il ne s'agissait plus que d'une question de semaines avant son déploiement effectif.

💡 Contexte : Une Urgence Sécuritaire Partagée

Le calendrier de cette accélération reflète l'urgence de la situation sécuritaire :

1. Au Mali, le pays est confronté à une crise d'approvisionnement en carburant, avec des convois régulièrement attaqués, et un embargo imposé par le groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) sur plusieurs localités. L'adversaire y adapte constamment sa stratégie.
2. Au Burkina Faso et au Niger, les attaques persistent, menées notamment par le JNIM et l'État islamique au Sahel.

Face à ces menaces communes sur un territoire continu, une réponse coordonnée est vitale.

🏛️ L'AES : Une Nouvelle Architecture de Défense Régionale

L'Alliance des États du Sahel, créée en septembre 2023, a franchi une étape institutionnelle majeure en se transformant en Confédération en juillet 2024.

Cette dynamique d'autonomie s'est concrétisée par le retrait définitif des trois nations de la CEDEAO le 29 janvier 2025. Les pays de l'AES construisent désormais leur propre cadre de défense collective, s'éloignant des organisations régionales jugées inefficaces.

L'élément distinctif de cette nouvelle force est son autonomie stratégique et financière. Contrairement aux structures précédentes, comme le G5 Sahel, elle ne dépend pas de financements extérieurs. Ce sont les trois États qui assument intégralement son fonctionnement et ses orientations, leur permettant d'agir selon leurs propres priorités.