Bamako a enfin respiré. Après plus de deux mois et demi de pénurie sévère de carburant, un convoi exceptionnel de 82 camions-citernes venus du Niger est arrivé ce samedi à la capitale malienne sous escorte militaire.

Un geste solidaire et stratégique, directement initié par les autorités nigériennes, dans le cadre de la coopération renforcée au sein de la Confédération des États du Sahel (AES). Le président nigérien Abdourahamane Tiani a personnellement autorisé ce don d’hydrocarbures, destiné à soulager les activités économiques et sociales paralysées à Bamako.

Depuis des semaines, la capitale malienne subissait une rupture quasi-totale de l’approvisionnement en carburant, en raison d’un blocus imposé sur les axes routiers par le groupe jihadiste JNIM. Cet embargo ciblé a entraîné une flambée des prix, des difficultés de transport, ainsi qu’une pression considérable sur la production électrique.

Face à cette situation, les autorités des deux pays ont organisé une escorte militaire depuis Niamey afin de sécuriser la traversée des zones rouges. L’arrivée du convoi a donné lieu à un important déploiement sécuritaire et institutionnel à Bamako, marquant un moment symbolique pour les populations fortement éprouvées.

Selon les autorités maliennes, ce ravitaillement représente plus qu’une opération logistique : c’est un signal politique et un acte de solidarité sahélienne, dans un contexte de guerre asymétrique où le carburant est désormais au cœur du rapport de force.

Ce soutien devrait contribuer à apaiser temporairement la crise, mais la situation reste fragile tant que les principaux corridors restent menacés.