La nuit du 21 au 22 octobre 2025 a été marquée par un grave incident sécuritaire à Niamey : l'enlèvement d'un ressortissant américain. Ce pilote de 48 ans, travaillant pour l'ONG humanitaire Serving In Mission (SIM) depuis 2010 au Niger, a été emmené de force par trois hommes armés non identifiés, depuis son domicile situé dans le quartier sécurisé de Château 1, à proximité de l'hôtel Bravia et du palais présidentiel.

Selon les médias, il s'agit du premier enlèvement d'un étranger dans la capitale nigérienne depuis 2011. Le pilote fournissait des services de transport aérien d'urgence humanitaire pour SIM International, une organisation très active dans le Sahel. L'ONG a confirmé l'incident, soulignant la dégradation des conditions de sécurité dans la région.

L'ambassade américaine à Niamey, via le Département d'État, a affirmé travailler en étroite collaboration avec les autorités nigériennes pour obtenir sa libération. Les forces de sécurité ont lancé des recherches dès le 22 octobre, mais aucune revendication n'a été émise à ce jour. Cet enlèvement en zone urbaine ultra-sécurisée illustre l'extension des menaces au-delà des zones rurales et frontalières.

Une Libération Saluée après 16 Mois de Détention

En parallèle de cet événement inquiétant, une note d'espoir est survenue le 22 octobre 2025 avec la libération du commandant Amadou Torda, ancien préfet du département de Bilma, ainsi que de quatre de ses accompagnateurs (deux gendarmes et deux soldats de la Garde nationale). Ce groupe avait été enlevé il y a plus de 16 mois, le 21 juin 2024, alors qu'ils revenaient vers Bilma, dans la région d'Agadez (nord-est).

Leur rapt, attribué à l'époque à un groupe armé non identifié, avait déclenché une vaste opération de recherche par les forces de défense et de sécurité nigériennes. Si la libération des cinq hommes apporte un soulagement notable à la communauté locale, elle se déroule dans un contexte d'insécurité persistante dans cette partie du nord-est du pays.

Le Défi Sécuritaire Nigérien

Ces deux situations mettent en lumière la gravité de la crise sécuritaire au Niger. Elles témoignent de la persistance des risques d'enlèvement, visant tant des ressortissants étrangers (en particulier des humanitaires) que des représentants de l'État. L'enlèvement à Niamey montre que l'insécurité gagne même les secteurs les plus protégés, tandis que la libération des otages de Bilma, bien que positive, rappelle la lenteur des processus de réponse et les défis de la réintégration pour ces personnels après une si longue captivité.

Face à la complexification du contexte opérationnel pour les ONG et à la multiplication des incidents, l'État nigérien est confronté à des défis majeurs pour la sécurisation de ses vastes frontières et la protection des civils et du personnel humanitaire.