Ouganda : L'opposant Bobi Wine accuse les forces de sécurité d'une violente attaque lors d'un meeting
L'opposant ougandais Bobi Wine a porté de graves accusations contre les forces de sécurité, affirmant qu'elles l'avaient attaqué violemment, lui et ses partisans, lors d'un meeting de campagne à Gulu, dans le nord du pays (à environ 330 km de Kampala). L'incident, survenu le samedi 6 décembre 2025, aurait fait plusieurs blessés, dont six hospitalisés.
Ces allégations surviennent alors que l'Ouganda se prépare à des élections générales en janvier. Le principal duel opposera le président sortant, Yoweri Museveni, 81 ans, qui brigue un nouveau mandat après 40 ans au pouvoir, à Bobi Wine (nom de scène de Robert Kyagulanyi).
Âgé de 43 ans, Bobi Wine – un chanteur populaire – est devenu le visage de l'opposition et jouit d'un large soutien, notamment auprès de la jeunesse. Il avait déjà été battu par M. Museveni lors de la présidentielle de 2021, une campagne déjà entachée par une forte répression.
Décrivant l'événement comme « systématique », Bobi Wine a déclaré à l'AFP que des soldats et des policiers avaient « battu tout le monde autour de moi » et qu'il était « visé en tant que candidat à la présidentielle ».
L'opposant a affirmé avoir été frappé au visage et n'avoir évité des blessures graves, voire la mort, que grâce à ses militants qui l'ont encerclé. Il a rapporté que 18 de ses partisans avaient été blessés, dont six nécessitant une hospitalisation.
Une vidéo, diffusée sur son compte X, semble corroborer ces accusations, montrant des membres des forces de sécurité armés attaquer des militants à l'aide de bâtons. Des images montrent également un homme saignant de la tête.
Ni la police ni l'armée n'ont réagi immédiatement aux dernières accusations. Cependant, la tension est palpable. Fin novembre, une personne a été tuée et trois autres blessées par la police lors d'un rassemblement antérieur de Bobi Wine, qui avait accusé les forces de l'ordre d'avoir tiré à balles réelles.
À cette occasion, la police avait justifié sa riposte en affirmant que ses agents avaient essuyé des jets de pierres de la part des militants. Les autorités avaient averti qu'attaquer « des policiers armés comporte de graves risques » et « entraînera une réponse déterminée ».
Ces incidents s'inscrivent dans un schéma de répression récurrent. Bobi Wine a été arrêté ou assigné à résidence à plusieurs reprises ces dernières années, et ses rassemblements sont régulièrement dispersés, souvent violemment. Le chef d’état-major des armées, le général Muhoozi Kainerugaba, fils aîné du président Museveni, a même menacé publiquement de « décapiter » l'opposant sur les réseaux sociaux.
De son côté, le président Museveni axe sa campagne sur la nécessité de « protéger les gains » de ses décennies à la tête du pays.
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