Au Cameroun, ça sent bon pour Paul Biya. La Commission électorale nationale autonome l’a déclaré vainqueur de la Présidentielle du 12 octobre dernier, avec 53,66% des suffrages exprimés. Son challenger Issa Tchiroma conteste ces chiffres et met en garde le Conseil constitutionnel censé proclamer les résultats définitifs. 

« Si le Conseil constitutionnel proclame des résultats falsifiés et tronqués, il se rendra complice d’un abus de confiance » a déclaré M. Tchiroma, appelant ses compatriotes à la résistance pacifique.

« Si tu acceptes de jouer selon certaines règles du jeu, tu ne te plains pas à la fin »

Pour Nathalie Yamb on ne peut pas accepter les termes d’un jeu et se plaindre à la fin. « Il y a des gens qui acceptent de participer à cette mascarade électorale, vont se présenter devant le peuple, sortent des urnes sans pouvoir ramasser de PV et puis arrivent en proclamant qu’ils sont élus. Quand ils arrivent devant la Cour constitutionnel, ils sont dans l’incapacité de donner des PV qui attestent de leur élection, et c’est à ce moment-là qu'ils se mettent de nouveau à crier à la mascarade institutionnelle et électorale. Elle était mascarade depuis le départ. Si tu acceptes de jouer selon certaines règles du jeu, tu ne te plains pas à la fin » a déclaré l’activiste suisso-camerounaise dans une vidéo publiée sur son compte X.

« Tchiroma, ça fait 20-25 ans qu’il a été le porte-parole, le défenseur acharné de ce régime »

De toutes les façons, poursuit-elle, que ce soit Biya qui rempile ou Tchiroma, qui accède au pouvoir, il n’y aura pas une once de changement au Cameroun. 

« Tchiroma, ça fait 20-25 ans qu’il a été le porte-parole, le défenseur acharné de ce régime. Il l’a quitté il n’y a même pas deux mois, prétextant que maintenant, il est le changement. Mais quel changement ? Il y a deux mois, il défendait encore ce régime. Il en a défendu les pires actes. Il les a assumés, il les a endossés » a chargé Nathalie Yamb.

Pour elle, si ses compatriotes souhaitent réellement le changement, ils ne s'aligneraient surtout pas derrière l'ancien ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle. 

« Le changement, ça ne peut pas être quelqu’un comme Tchiroma, qui a incarné, défendu, porté ce système pendant 20 – 25 ans » a martelé la suisso-camerounaise.