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RDC : Grève illimitée à Oicha pour protester contre l'insécurité persistante

Auteur: Ivoirematin

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RDC : Grève illimitée à Oicha pour protester contre l'insécurité persistante

Dans la ville d'Oicha, dans l'est de la République démocratique du Congo, les activités sont à l'arrêt depuis le 3 novembre. La société civile locale a lancé un appel à la grève illimitée pour dénoncer l'inaction des autorités face à la recrudescence de l'insécurité dans la région de Beni, malgré la présence de l'état de siège.

La paralysie pour réclamer l'action

Depuis lundi, la ville d'Oicha, chef-lieu du territoire de Beni (province du Nord-Kivu), est paralysée. Écoles, commerces, marché et transports en commun restent fermés, ignorant les appels des autorités locales à reprendre les activités.

La société civile, à l'origine du mouvement, cherche à forcer le gouvernement à garantir une meilleure protection des civils. Elle exige également le remplacement de plusieurs responsables de l'administration et de la police locales, accusés "d'inaction et d'incompétence".

Une manifestation prévue ce vendredi (07.11) a été interdite par les autorités. Toutefois, les habitants se sont rassemblés dans une salle commune pour exprimer leur frustration.

"Nous sommes ici pour dire assez ! Nous voulons pousser les autorités à prendre leurs responsabilités puisque c'est leur devoir de nous sécuriser," a déclaré Junio Kathaka, un habitant présent à la rencontre.

M. Kathaka exprime le sentiment d'une population qui vit dans la peur constante : "Tout le monde a maintenant peur d'être chez soi, peur d'aller aux champs. Là où il y a état de siège, c'est tous les jours qu'on voit les militaires en train de faire front aux ADF. On ne prend pas au sérieux cette guerre."

Les dommages collatéraux de la contestation

Si l'objectif de la grève est de sauver des vies, elle a un impact direct sur le quotidien des plus vulnérables. Julie Kahindo, qui vend des tomates et des légumes au marché, se trouve dans une situation critique :

"Cette grève va fortement perturber mes affaires," déplore-t-elle. "Maintenant, mes tomates sont pourries, une grande quantité sera jetée. J'invite les organisateurs de ces journées de grève à envisager d'autres stratégies, afin de nous permettre d'écouler nos produits périssables."

Elle explique qu'elle a désormais du mal à nourrir ses enfants à cause de l'interruption de son activité commerciale.

Des alternatives suggérées

Au-delà de la protestation, certaines voix suggèrent une approche différente pour résoudre le problème de sécurité. Pour l'avocat Fidèle Andera, de l'ONG Ubuntu Panafrica, la société civile devrait plutôt encourager l'engagement au sein des forces armées.

"Les réclamations de la population, je les comprends puisque cela fait 30 ans qu'on attend la sécurité. Si nous voulons que l'État congolais ait une force qui nous protège, c'est à nous-même, les jeunes, d'entrer dans l'armée," affirme-t-il.

Selon lui, le vrai problème réside dans le manque de moyens : "Quel est le budget prévu pour l'armée et pour la police ? Parce que c'est cela, le vrai problème du Congo."

Contexte historique :

  1. La région de Beni est en proie à la violence des groupes armés depuis 2014, avec en tête les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF).
  2. En mai 2021, les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri ont été placées sous un régime d'état de siège, transférant l'autorité aux militaires, une mesure qui n'a cependant pas réussi à mettre fin à l'insécurité.
Auteur: Ivoirematin
Publié le: Samedi 08 Novembre 2025

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