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RSF réclame la libération "immédiate" d'Ali Moumouni, journaliste béninois détenu "arbitrairement"

Auteur: Ivoirematin

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RSF réclame la libération "immédiate" d'Ali Moumouni, journaliste béninois détenu "arbitrairement"

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a vigoureusement dénoncé, le lundi 10 novembre, la "détention arbitraire" prolongée d'Ali Moumouni, journaliste béninois travaillant pour le média d'investigation Olofofo. Arrêté à Cotonou le 16 juillet dernier, RSF affirme que cette interpellation a eu lieu "sans motif officiel ni mandat d’arrêt".

Des interpellations en série et des accusations graves

L'arrestation d'Ali Moumouni s'inscrit dans un contexte tendu autour du média Olofofo, connu pour ses positions critiques envers le pouvoir béninois et interdit de diffusion depuis mars 2025.

  1. Hugues Comlan Sossoukpè, fondateur et directeur de publication d'Olofofo, avait été interpellé six jours auparavant, le 10 juillet. Bien qu'il bénéficiait du statut de réfugié politique au Togo, il a été arrêté à Abidjan, en Côte d'Ivoire, alors qu'il participait à un salon, puis extradé vers le Bénin où il est détenu à la prison civile de Ouidah.
  2. Le gouvernement ivoirien a affirmé avoir agi dans le cadre de la coopération judiciaire et ignoré le statut de réfugié politique de M. Sossoukpè.
  3. Il est poursuivi pour des chefs d'accusation incluant le "harcèlement par le biais d’un système informatique, rébellion et apologie du terrorisme".
  4. Ali Moumouni a, quant à lui, été "cueilli" alors qu'il était en formation à Cotonou. Selon un membre de sa famille, il a fallu "des jours avant de retrouver sa trace".
  5. Il a été placé sous mandat de dépôt le 21 juillet par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
  6. Il est visé par plusieurs chefs d’accusation, dont "incitation à la violence", "harcèlement par communications électroniques" et "apologie du terrorisme".
  7. Depuis son placement en détention, "aucune visite familiale n’a été autorisée".

RSF dénonce des motivations politiques

RSF est d'avis que la détention d'Ali Moumouni est directement liée à sa collaboration avec Olofofo depuis septembre 2024.

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, a déclaré que la "détention provisoire d’Ali Moumouni s’éternise" et qu'une "simple collaboration professionnelle ne peut justifier la détention d’un journaliste". Il qualifie cette affaire d'"inique basée sur des motivations politiques" et exige la libération immédiate des deux journalistes.

De son côté, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbedji, avait souligné en juillet que la liberté d'expression "s’accompagne du devoir d’assumer ou, à tout le moins, de prouver ses allégations".

Le Bénin se classe actuellement à la 92e position sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2025 établi par RSF.

Auteur: Ivoirematin
Publié le: Mercredi 12 Novembre 2025

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