Dakar, 30 novembre 2025 – La première édition du festival des arts et de la culture, ECOFEST, a été officiellement lancée ce dimanche 30 novembre au Grand Théâtre national Doudou-Ndiaye-Coumba-Rose de Dakar. Placé sous le thème « Mutations et crises politiques en Afrique de l’Ouest : que peut faire la culture ? », cet événement qui se déroulera jusqu’au 6 décembre 2025 est une initiative conjointe de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a présidé la cérémonie d’ouverture, mettant en lumière le rôle fondamental de la culture dans la résolution des conflits et la consolidation de la paix entre les peuples de la région.

La Côte d’Ivoire, fidèle à son engagement culturel, était représentée par M. Hien Sié, directeur de Cabinet adjoint de Madame la Ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck. « C’est Madame la ministre, empêchée, qui m’a honoré en me désignant pour conduire la délégation ivoirienne », a-t-il confié à la presse à l’issue de la cérémonie.

Dans son allocution, M. Hien Sié a souligné l’importance de la culture face aux nombreuses crises qui secouent l’Afrique de l’Ouest : « Le Premier ministre Ousmane Sonko a rappelé que la culture est une arme essentielle pour gérer les difficultés et favoriser la réconciliation, la paix et la cohésion sociale. » Selon lui, « la culture unit les peuples, elle permet de surmonter les divisions et de bâtir une société pacifiée ».

Organisé pour mobiliser les forces culturelles dans la lutte contre les conflits régionaux, ECOFEST réunit artistes, musiciens, plasticiens, sculpteurs ainsi que des représentants du patrimoine immatériel et matériel. « Ce festival est une opportunité unique pour que les peuples d’Afrique de l’Ouest découvrent et apprécient l’apport des arts dans la résolution des défis sociopolitiques », a expliqué M. Hien Sié.

La délégation ivoirienne, forte de 40 personnes, présente une riche diversité artistique. « Vous pourrez admirer des artistes modernes, des expositions sur le patrimoine culturel ivoirien, ainsi que des performances traditionnelles. Parmi eux, la troupe Zaouli, inscrite au patrimoine immatériel de l’UNESCO, sera à l’honneur, tout comme des musiciens traditionnels et des jeunes talents prometteurs », a ajouté le directeur de cabinet.

La Côte d’Ivoire a toujours fait de la culture un levier essentiel de cohésion sociale et de paix. Sous l’impulsion du Président Alassane Ouattara, grand défenseur de l’intégration sous-régionale, le pays affiche une politique culturelle dynamique. Elle s’est traduite par la promulgation de lois structurantes, telles que la politique culturelle nationale (loi 2014-425 du 14 juillet 2014) et la création de la Chambre Nationale des Rois et Chefs traditionnels (loi 2014-428 du 14 juillet 2014), constitutionnalisée en 2016. Ces dispositifs institutionnels consacrent la médiation sociale des autorités traditionnelles et favorisent la valorisation des alliances interethniques, garantissant ainsi la paix et la promotion du patrimoine immatériel, vecteur de mémoire collective et d’unité nationale.

Moctar Sissoko