À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la polio, célébrée sous le thème « Éradiquer la polio : chaque enfant, un vaccin, partout », l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé un appel renouvelé à l'action collective pour mettre fin à la poliomyélite en Afrique.

Dans son message, le Directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, Dr Mohamed Yakub Janabi, a salué les progrès considérables réalisés sur le continent. Ces avancées résultent notamment d'une coopération transfrontalière efficace, du renforcement de la surveillance épidémiologique et de l'utilisation accrue d'outils numériques pour améliorer la couverture vaccinale.

Entre janvier et octobre 2025, des campagnes synchronisées ont permis d'administrer au moins une dose du vaccin antipoliomyélitique à près de 200 millions d'enfants dans quinze pays africains. La coopération régionale a été particulièrement marquante dans la Corne de l'Afrique, où plus de 18 millions d'enfants ont été vaccinés lors de deux cycles successifs à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie. De même, les États du bassin du lac Tchad et du Sahel ont mené une campagne conjointe en avril pour protéger 83 millions d'enfants dans les communautés frontalières.

Ces efforts concertés ont déjà conduit à une réduction de 54 % des détections du poliovirus et à une diminution du nombre de pays affectés, passant de 24 en 2024 à 14 en 2025. Ces progrès sont également soutenus par le renforcement des laboratoires africains, dont plusieurs ont développé des capacités de séquençage génomique grâce au soutien de l'OMS. De plus, 98 % des pays de la région disposent désormais d'un système de surveillance environnementale des eaux usées pour la détection précoce du virus.

Cependant, le Dr Janabi a mis en garde contre des défis persistants, notamment la baisse de la couverture vaccinale systématique, l'insécurité dans certaines zones et la réticence à la vaccination. Il a exhorté les gouvernements africains à maintenir une coordination transfrontalière rigoureuse, à atteindre spécifiquement les enfants dits « zéro dose » (ceux qui n'ont jamais été vaccinés) et à intensifier la réponse aux flambées épidémiques.

Le responsable onusien a conclu en insistant sur la difficulté, mais aussi l'importance, du « dernier kilomètre » dans cette lutte, appelant à un engagement collectif renouvelé pour garantir qu'aucun enfant ne soit oublié.