Battu aux législatives du samedi 27 décembre 2025, Assalé Tiémoko refuse de reconnaître sa défaite. Le député sortant de Tiassalé crie à la fraude et annonce un recours.

C’est l’une des grandes surprises du scrutin. Figure bien connue de la scène politique, Assalé Tiémoko a été devancé par Alpha Sanogo, candidat du RHDP, selon les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI).

D’après ces chiffres, Assalé Tiémoko a obtenu 7 489 voix sur 16 323 suffrages exprimés, soit 45,88 %. Son adversaire totalise 8 557 voix, soit 52,42 %, et est donné vainqueur.

Une défaite nette sur le papier. Mais le député sortant la conteste fermement. Il évoque de graves irrégularités dans certains bureaux de vote.

Sur ses réseaux sociaux, Assalé Tiémoko cite un cas précis. Il s’agit du bureau de vote n°3 du groupe scolaire du quartier Tiassalékro.

Selon le procès-verbal original remis à la fin du dépouillement, 394 électeurs étaient inscrits. 146 ont voté, soit un taux de participation de 37,06 %. Sur les 140 suffrages exprimés, Assalé Tiémoko aurait obtenu 85 voix, contre 54 pour Alpha Sanogo et une voix pour le PDCI.

Mais dans les locaux de la CEI, un autre procès-verbal apparaît. Un document que l’élu qualifie de « fictif ». Cette fois, il est fait état de 382 votants sur 394 inscrits, soit un taux de participation de 96,95 %. Les résultats donnent alors 364 voix à Alpha Sanogo et seulement 15 à Assalé Tiémoko.

Un écart spectaculaire que le député sortant compare à un « miracle électoral ». Il rappelle qu’aux municipales de 2023, il avait largement remporté ce même bureau.

« Tout cela a commencé sous mes yeux juste après que le corps préfectoral se soit retiré de la salle », affirme-t-il.

Assalé Tiémoko annonce qu’il va saisir les juridictions compétentes. Selon lui, l’ensemble des procès-verbaux en sa possession lui donnerait une avance globale de 1 354 voix.

S’il dit être prêt à affronter cette épreuve politique, il se dit surtout inquiet pour l’avenir démocratique du pays. « J’ai une profonde inquiétude pour la Côte d’Ivoire et son peuple », confie-t-il.

Désormais, tous les regards sont tournés vers le Conseil constitutionnel, appelé à trancher ce contentieux électoral dans un contexte où la crédibilité du processus reste un enjeu majeur.