“Malaise”, “dégoût”… Manuel Valls vide son sac après avoir été écarté du gouvernement
Manuel Valls n’est plus ministre. L’ancien Premier ministre de François Hollande avait en effet fait son retour sur le devant de la scène politique, en intégrant le gouvernement de François Bayrou, le 23 décembre 2024, en tant que ministre des Outre-mer. Son successeur, Sébastien Lecornu, l’avait reconduit à son poste le 5 octobre dernier, avant de présenter sa démission, le lendemain. Et si ce proche d’Emmanuel Macron a accepté la proposition du chef de l’État de rempiler à Matignon, Manuel Valls, lui, a pris la porte : il a été remplacé au ministère des Outre-mer par la députée Horizons Naïma Moutchou. Sur Instagram, Manuel Valls n’a pas caché son amertume de ne pas avoir poursuivi sa mission, à l’Hôtel de Montmorin. Si celui qui s’est présenté sans succès à la mairie de Barcelone en 2019 assure qu’il «quitte sans regret le gouvernement», il fait aussi part de son écœurement.
«Je ne vous cache pas ma profonde inquiétude, face aux événements politiques de ces dernières semaines, si périlleux pour notre pays, pour la démocratie et pour la République, déplore Manuel Valls, dans la vidéo postée sur son compte Instagram. Je ne vous cache pas non plus mon malaise, pour ne pas dire mon dégoût, face au spectacle politique offert aux Français.» L’ex-ministre des Outre-mer, qui a assumé cette fonction pendant un peu moins de 10 mois, assure par ailleurs qu’il est «triste» de quitter cette mission, «passionnante, exaltante». «Nous avons engagé tellement de chantiers», poursuit Manuel Valls, qui liste dans son post la Nouvelle-Calédonie, «qui doit être la priorité absolue du gouvernement», mais aussi Mayotte, la vie chère, le narcotrafic, la «démétropolisation»... Il conclut par ailleurs son message, sur Instagram, en saluant François Bayrou, qui l’avait nommé à son poste, au mois de décembre 2024. Sans un mot pour Sébastien Lecornu.
Si, sur Instagram, le discours est policé, dans les coulisses, Manuel Valls aurait mal vécu son éviction, raconte Politico . Selon ce média spécialiste des questions politiques, la non-reconduction de l’ancien socialiste au sein du gouvernement de Sébastien Lecornu serait due à «un cocktail de raisons». D’abord, Emmanuel Macron n’aurait «pas apprécié deux, trois trucs», selon un conseiller du président interrogé par Politico, au sujet de sa gestion de l’évolution du statut de la Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, Manuel Valls aurait été victime d’une volonté de renouveler les têtes, et de garantir une certaine parité, au sein du gouvernement. Un «choix du président» qui, selon ce média, aurait mis Sébastien Lecornu dans l’embarras, le Premier ministre «s’excusant presque» lorsqu’il a fait part à Manuel Valls de cette décision.
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