La proclamation des résultats provisoires de l'élection présidentielle d’octobre 2025 par la Commission Électorale Indépendante (CEI) a suscité une réaction mesurée mais ferme de la candidate Docteure Simone Ehivet Gbagbo. Dans une déclaration faite ce lundi 27 octobre 2025, l'ancienne Première Dame a pris acte de son non-classement en tête du scrutin, tout en dénonçant avec virulence un système électoral "inéquitable et verrouillé" et, surtout, "l’égoïsme" d’une partie de l’opposition.

Si Docteure Simone Gbagbo a tenu à remercier le gouvernement pour la sécurisation de sa campagne, elle a rapidement pointé les deux causes principales expliquant, selon elle, que les résultats annoncés ne "reflètent pas fidèlement la volonté populaire".

Un Scrutin Miné par le "Verrouillage" et la Violence

L'ancienne Première Dame est revenue sur la contestation de longue date des conditions d’organisation du vote. Elle a énuméré les failles d'un processus électoral entaché par un "fichier électoral contesté", des "doublons", une CEI "déséquilibrée" et un "climat d’intimidation et de violence".

Elle a souligné que le vote n’a même pas pu se tenir dans plusieurs localités des Grands Ponts, de l’Agneby Tiassa ou de La Mé. Des troubles, des saccages et des affrontements communautaires, notamment à Nahio (Issia), sont venus, selon elle, priver de nombreux citoyens de leur droit de vote. Une situation qui la conduit à juger le taux de participation supérieur à 50% annoncé par la CEI comme "manifestement inexact".

L'Égoïsme de l'Opposition, l'autre coupable

Au-delà des dysfonctionnements du système, Simone Gbagbo a osé aborder un sujet sensible : la division et les stratégies de certains de ses pairs au sein de l'opposition. Elle a dénoncé l'attitude d'une "fraction de l’opposition" qui aurait privilégié "leurs calculs personnels, leur égoïsme et la division, au détriment de l’intérêt du pays."

Selon la candidate du MGC, cette posture égoïste et irresponsable s'est traduite par une volonté de "créer la peur, la psychose et la violence", décourageant "des millions d’ivoiriens d’aller voter". Une tactique qui aurait, in fine, "offert ainsi sur un plateau d’or à Alassane Ouattara un quatrième mandat, qu’ils prétendaient pourtant combattre". Elle a fustigé "ces comportements déloyaux et contraires à l’esprit démocratique" qui ont permis la "confiscation du vote populaire".

Appel au Dialogue National et à la Clémence

Docteure Simone Gbagbo a par ailleurs dénoncé l'inégalité financière du processus électoral, chiffrant le coût pour simplement assurer une présence dans tous les bureaux de vote à plus de 630 millions de francs CFA, une "injustice structurelle" insupportable pour la démocratie.

Pour sortir de la crise, elle a réaffirmé sa détermination à poursuivre le combat pour une "réforme profonde du système électoral". Surtout, elle a lancé un "Appel au Dialogue National inclusif" pour "restaurer la confiance, recoudre le tissu social et panser les blessures de notre Nation".

L'ex-candidate a terminé sa déclaration en sollicitant la clémence du Président de la République pour la libération et l’amnistie ou la grâce présidentielle de toutes les personnes arrêtées et condamnées dans le cadre de cette élection, réaffirmant sa "Foi intacte dans le destin de la Côte d’Ivoire" et sa volonté de poursuivre son engagement pour une Côte d’Ivoire "réconciliée, totalement transformée, souveraine et fière de son identité africaine."