L’atmosphère d’Antananarivo reste irrespirable depuis plus d’une semaine. Les alertes se succèdent, et la capitale malgache fait face à des niveaux de pollution qui inquiètent fortement scientifiques et autorités de surveillance.

Selon le bulletin de Météo Madagascar couvrant la période du 24 au 31 octobre 2025, la concentration de particules fines PM2,5 — celles dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres et capables de pénétrer profondément dans les poumons — a atteint jusqu’à sept fois le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), fixé à 15 µg/m³.

Une situation critique a été enregistrée le 30 octobre, avec un pic mesuré sur plusieurs stations de surveillance, rendant l’air “malsain pour tout le monde” et plaçant la ville dans une zone rouge en matière de santé publique.

Une accalmie qui n’arrive pas

Malheureusement, la situation ne s’est pas améliorée dans les jours suivants. Le bulletin couvrant la période du 27 octobre au 3 novembre 2025 confirme une pollution persistante, classée “malsaine pour les personnes sensibles”.

À Ampandrianomby (DGM), Andraharo (UNICEF), Soanierana (CNRE) et Ambatobe (MADA-AQ), les concentrations de PM2,5 restent quatre fois supérieures aux normes nationales et internationales, illustrant un phénomène durable plutôt qu’un épisode isolé.

Quelques pluies, mais un mieux fragile

Les prévisionnistes annoncent des conditions météorologiques qui continueront de favoriser l’accumulation des polluants durant les prochains jours. Quelques averses locales pourraient apporter un répit temporaire, mais sans pluies abondantes et régulières, l’air devrait demeurer mauvais pour les populations vulnérables — enfants, personnes âgées, malades respiratoires, femmes enceintes.

Une urgence sanitaire silencieuse

Dans cette atmosphère lourde, les médecins recommandent de réduire les activités extérieures, d’aérer les habitations aux heures les moins polluées, et, pour les plus exposés, d’envisager le port de protection respiratoire.

Antananarivo, comme d’autres grandes capitales africaines, fait face à un défi environnemental majeur. Et alors que les habitants tentent de respirer, la question de la gestion durable de l’air revient au cœur des débats publics.